Le film commence dans une mine d’Ethiopie, où des ouvriers extraient des opales, ces pierres multicolores aux prétendus pouvoirs, avant de se retrouver dans le colon D’Howard Ratner, vendeur de bijoux, petit diamantaire new-yorkais bling-bling, et surtout gros loser, toujours embarqué dans des plans plus foireux les uns que les autres. En instance de divorce, joueur compulsif, gros mytho, magouilleur et baratineur, ce personnage haut en couleurs va servir de fil rouge (monté sur du 220 Volts) durant tout le film.
On va donc suivre à la trace ce juif New Yorkais dans ses déambulations urbaines, avec sa tchatche incroyable, entre deals foireux et entourloupes à deux balles, donnant lieu à des scènes de dialogues parfois très soutenues, pour ne pas dire étourdissantes par moment.
On croisera le chanteur TheWeeknd, mais aussi le basketteur Kevin Garnett dont les exploits sportifs semblent désormais conditionnés par la possession d’opales que lui a prêtées notre bijoutier mamaillou bien décidé à en tirer une très grosse somme afin de rembourser ses créanciers.
On assiste alors à un véritable jeu du chat et de la souris à niveaux multiples, en imaginant que tout cela pourrait bien mal se finir pour notre homme.
Par son rythme effréné, par ses dialogues omniprésents, par sa mise en scène fiévreuse, par ces situations tendues, toujours à la limite d’exploser, le film nous renvoie inévitablement au cinéma de John Casavetes, Martin Scorsese, Abel Ferrara ou encore Tarantino. Un vrai film marathon, quasiment sans temps mort, duquel on ressort presque lessivé par le rythme que nous impose le personnage principal, brillamment incarné par Adam Sandler.
Ajoutez à cela la musique de Daniel Lopatin (Oneohtrix Point Never), aussi étrange que réussie, et vous aurez là un petit film plein de vie qui a tout pour devenir culte.
Un film pétri de qualités et de références, peut-être un peu long, un peu exténuant par moment, auquel on aurait sans doute pu enlever une trentaine de minutes. Un film qu’il faudra sans doute revoir plus tard pour en apprécier un peu plus toute la force et la violence.
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BenoitRichard
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le 6 févr. 2020

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Ben Ric

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