Le sous-genre de la station sous-marine a ses règles : des couloirs presque spatiaux, des combinaisons presque spatiales, et bien sûr de l’eau, qui est une menace plus polymorphe que le vide, sans oublier l’équipe et ses secrets, qui se révèleront tous deux face à l’inévitable catastrophe plus ou moins naturelle. Ces règles sont ici respectées à la lettre et dès l’ouverture, avec une caméra qui fait le tour complet des coursives, puis le séisme qui n’en est pas un et met à l’épreuve l’héroïne qui en sera une car l’amour le vaut bien. On a tout ce qu’il faut, des jump scares surlignés par la musique au Cthulhu aquatique et ses spawns, mais encore faudrait-il se mettre d’accord sur ce « on », car tout le monde le sera sur Kristen Stewart, qui se la joue cette fois très Sigourney Weaver en tentant la synthèse avec Bruce Willis, mais qui joue en se contentant d’ouvrir la bouche et de tendre les dents de devant, sans oublier de montrer innocemment à quel point elle est filiforme dès qu’elle peut. On est donc loin des modèles comme The abyss, notamment pour ce qui est du message alors que Cameron n’avait pas beaucoup creusé pour trouver le sien, et sous des marqueurs comme DeepStar Six, qui avait pourtant repoussé la profondeur à partir de laquelle les navets ne remontent plus. Car on a tout ce qu’il faut mais tout est attendu, comme s’il s’agissait de cocher une check-list et de programmer le reste, au point qu’il n’y a strictement rien de neuf, si ce n’est la coupe de cheveux de Kristen et les pieds de Stewart. Car le réalisateur semble avoir envers ces derniers une obsession qui le pousse à multiplier les variantes, du nu aux chaussettes en passant par les bandages, à moins que ce ne soit pour laisser le spectateur se poser des questions idiotes, car il n’y a que ça ou l’inclination de l’autre fille pour les MoonPies en lieu et place des Twinkies, alors que les deux sont très mauvais.
Pour public averti (et qui n’aura pas l’esprit mal placé au point de chercher un lien entre ce film inutile et le dernier Charlie’s angels) : Underwater (2020) de William Eubank (qui est d’abord un « cinematographer », ce qui ne veut pas dire cinéaste mais directeur de la photographie), avec aussi des acteurs de série dont Vincent Cassel (car il vaudra peut-être mieux se rappeler qu’il est retourné aux Etats-Unis pour jouer dans Westworld, que pour faire ce qu’il vient de faire en sous-marin)
Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure