Underwater fait partie de ces films d'horreur qui fascinent par la peur de l'inconnu. Ici, on parle des profondeurs de l'océan, un traitement en perte de vitesse ces dernières années, qui avait pourtant connu son apogée dans les années 80 et 90. On pense à des œuvres comme Leviathan ou encore Un Cri dans l'Océan. Ces petits plaisirs coupables non dénués de défauts mais qui se montraient assez divertissants pour attirer la curiosité. De retour en 2020, le film signé William Eubank (metteur en scène novice mais à qui l'on doit The Signal en 2014, film SF sympathique) rentre sans problème dans cette caste. On pourrait d'ailleurs faire le parallèle avec un autre film du même genre, Life, sorti récemment qui relançait de son côté l'angoisse de l'horreur spatial. A sa façon, chacun s'impose comme le film recyclé et convenu mais tellement efficace avec une ambiance visuelle et sonore maîtrisée, une musique glaçante ou encore des effets effrayants. Bref, les ingrédients sont connus voire stéréotypés mais ils s'avèrent toujours pertinents lorsqu'ils sont bien exploités. Underwater se démarque surtout pour sa caméra qui parvient à retranscrire le sentiment de cloisonnement des personnages, on partage leur effroi face au danger invisible mais toujours omniprésent. La première heure est réellement réussie, le métrage décide de ne pas perdre son temps et d'attaquer pied au plancher. Une initiative bienvenue dans le sens où l'histoire dans ce genre de film ou bien le travail des personnages est secondaire. On rentre directement dans le feu de l'action et le film nous dévoile une succession de scènes prenante. On se dit alors qu'on tient la petite surprise horrifique presque inespérée de ce début d'année. Cependant, sans rien dévoiler, le film décide de prendre le chemin de la facilité et finit sur une conclusion moins inspirée voire presque bâclée, ce qui gâche le plaisir global. Il perd de son charme et nous livre un final sans grande imagination. Ce film se montre donc naïf mais témoigne d'une vraie sincérité, avec notamment un hommage appuyé à Alien et consorts. À l'image de ses aînés, il se montre donc assez divertissant pour mériter le coup d’œil et permet de retrouver ce soupçon de nostalgie des films horrifiques du passé.