Troisième long métrage du réalisateur de The Signal, Underwater nous entraîne au fond de la fosse des Mariannes dans une station de forage qui est soudain victime d’un problème de structure. Six rescapés tentent alors de regagner la surface, ce qui est difficile lorsque vous vous trouvez à plus de 10 000 mètres de profondeur et que d’inquiétantes créatures ont décidé de ne pas vous laisser remonter. On le comprend rapidement, sous une esthétique de science-fiction qui n’est pas sans rappeler Abyss, Underwater lorgne du côté d’Alien, aussi bien dans sa construction que dans la mise en avant de Kristen Stewart qui évoque Seagourney Weaver dans Alien 3, à tel point que ça en devient gênant. Souvent en petite tenue, elle se débat avec ses démons intérieurs et extérieurs, jusqu’à ce que le film tourne à la guerre sous-marine.
Si ce film bénéficie d’une mise en lumière intéressante, dominée par des bleus sombres, et par une ambiance angoissante, il s’enlise dans des réflexions pseudo philosophiques et écologistes qui plombent un peu le côté survival movie, comme si le réalisateur n’avait pas su choisir entre Abyss, Alien et The Myst. Le mélange des trois ne fait pas trop bon ménage par manque d’équilibre, si bien que le rythme s’en ressent à plusieurs moments. Certes, il aurait été impossible de mener cette heure et demie avec la même intensité que la première demi-heure, mais les échanges pleins de repentances entre les deux femmes par 10 000 mètres de fond sont un peu pénibles.
A ces défauts, s’ajoutent quelques incohérences inévitables dans un film de genre, notamment dans les réactions des personnages dont plusieurs se sacrifient ou celles des créatures. Les références quasi lovecraftiennes mêlées à celles d’Alien auraient pu donner un vrai film d’horreur, mais ces êtres abyssaux manquent de hargne, de méchanceté et d’intelligence pour réellement effrayer le spectateur. Lorsqu’ils se réveillent enfin, c’est pour que nous fassions de même, ce qui est bien dommage car le casting est de choix, avec Vincent Casse, T J Miller (tous les deux sous exploités) ou encore Jessica Henwick vue dans Game Of Thrones, The Defenders ou Star Wars 7.