Chronique douce-amère, le film raconte en quatre années, le retour d'un homme d'âge mûr (Bing Crosby) sur les bancs de la fac dans les années 60.

Howard Harvey a réussi dans les affaires, il est propriétaire d'une chaîne de restaurants à burgers, père de deux grands enfants gâtés. On ne saura pas grand chose de ses motivations ni de ses émotions. C'est un personnage "ligne claire", sans aspérités ni mystère, tout comme ses camarades de chambrée, encore plus stéréotypés : le sportif, l'indien enturbanné (joué par un Philippin qui jouera un Siamois dans Le roi et moi, un Coréen dans la série MASH et que j'ai pris pour un Cambodgien), le transparent fils à papa, complétés d'une blonde qui cherche à se marier.
Il rencontre bien quelques obstacles dus à son âge : le programme de gymnastique, le refus dans une fraternité, mais il n'en est jamais offusqué ou chagriné, il applique son programme et participe à toutes les activités.
C'est là que le film trouve son intérêt ethnologique : on y découvre les rites des universités. Du grand feu de joie, au bizutage détaillé (qui nous offre Bing en robe rose), en passant par la vente aux enchères des professeurs au profit des élèves pour une oeuvre de charité ! Joliment déroulés avec des volets qui utilisent le technicolor et l'écran large selon les saisons : feuilles mortes balayées, patineurs emmitouflés, nous font passer le temps.
Une histoire d'amour se noue avec la professeur de Français (encore une Française !), donnant lieu comme d'habitude à de savoureuses petites phrases liées au choix à la galanterie ou la nourriture ("Oh, un pâté de foie gras !"). Et ce qui est pas mal, et un peu inattendu, c'est qu'Harvey refuse l'amour, se sentant trop vieux.

On sourit. Bing Crosby s'en sort plutôt bien, ne poussant la chansonnette qu'à une occasion (oui, on aurait aimé plus de danse et de chansons). Les qualités du film sont aussi ses défauts : il ne sombre pas trop dans le pathos "Je refais ma vie" mais reste dans la silhouette.

NB : Scritch est un visionnaire, en sortant il a dit "imagine le film avec Gary Cooper dans le rôle principal" et... le rôle était prévu pour Gary Cooper, qui a dû y renoncer car il était malade. On se prend à rêver.
Gizmo
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le 30 août 2011

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Gizmo

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