Une éducation par Zéro Janvier
Une éducation est un film sans prétention, comme je les aime. Il nous plonge dans la Grande-Bretagne du début des années 60 et nous permet de rencontrer Jenny, une adolescente brillante qui écoute Juliette Greco dans sa chambre et épate ses copines en glissant une expression en français toutes les trois phrases. Mi-charmante, mi-agaçante, c'est un personnage qui ne laisse pas indifférent, magnifiquement interprété par la jeune Carey Mulligan. L'autre personnage fort du film, c'est David, l'amant trentenaire de Jenny, incarné avec talent par Peter Sarsgaard.
1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu'elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l'amour, Paris, et devoir choisir son existence.
Le scénario ne brille pas par son originalité, le fil de l'histoire est sans surprise mais l'essentiel n'est pas là. Jenny fait des choix, vit ses rêves, chute, et se relève. L'histoire d'amour avec David est accessoire à mes yeux. C'est avant tout le portrait d'une adolescente à la croisée des chemins, avec ses rêves et ses doutes. C'est aussi un panorama de la société britannique des années soixante, avec son système d'éducation à l'ancienne, les dandys mondains, les parents inquiets pour l'avenir de leur progéniture. J'ai particulièrement apprécié la relation entre Jenny et son père, qui est autant emporté que sa fille par la tourbillon de la mondanité et de la réussite sociale.
Je n'ai pas vu l'heure et demie que dure le film, c'est plutôt un bon signe. J'ai en tout cas passé un bon moment devant ce film à la fois léger et riche. Une jolie réussite.