Hollywood vu par Hollywood, c'est le seul Hollywood qui tienne. (De toute façon, en vrai, c'est que des hangars alignés, pas vrai ?) Mais le mieux, c'est quand Judy Garland reconstitue, toute seule, chez elle et pour un public limité (son mari), la grande scène intercontinentalo-mégalomano-nimportequoitesque qu'elle vient de tourner. La superproduction de chambre, ça c'est un concept. Ce qui n'empêche pas, un peu plus tôt, l'obligatoire numéro musical en décor stylisé à tiroirs, numéro lui-même emboîté dans plusieurs épaisseurs (il fait partie d'un film inspiré par la vie de l'héroïne, elle-même inspirée par celle de son interprète, vous voyez ça d'ici).
Bref, comme toute grande comédie musicale classique, c'est en premier lieu une série de tours de force, mais ici l'histoire qui les relie oublie de passer à la trappe comme c'est si souvent le cas. Si la fin me semble hautement contestable (bien qu'elle semble célèbre et célébrée), l'aspect dramatique du film n'est pas écrasé par les numéros, et si le film est long, c'est pas parce qu'il dure, c'est parce qu'il se déploie.