Pas franchement envie de m'étendre bien longtemps sur un film pareil.


Quand on a rien d'intéressant à filmer, on ne filme pas. Quand le scénario est aussi insipide qu'un bout de PQ Auchan, on le laisse en rayon. C'est ce qui aurait dû se passer avec ce rejeton de Godard qui synthétise en quelques bobines tout le bien que je pense de son cinéma.


À vouloir jouer les apprentis sorciers et à absolument tenir à révolutionner le cinéma, le type s'autorise tout et n'importe quoi avec toute la plus grosse pédanterie du monde, notamment un montage son charcuté au tracto-pelle :



  • la musique apparaît et disparaît en mode random

  • même topo pour les ambiances sonores, notamment un match de foot à la radio

  • suppression aléatoire de la bande-sonore lors de séquences non dialoguées


Ajoutons à ce marasme un mixage random qui noie complètement les dialogues dans des symphonies infernales, et un montage image qui place les acteurs tantôt assis, tantôt debouts, tantôt de l'autre côté d'une pièce, le tout dans une seule et même scène, et vous obtiendrez la fabuleuse recette de Godard l'insoumis de Poudlard !


Mais c'est pas fini, on peut encore faire mieux. Du coup, laissons les personnages parler face caméra et s'adresser directement au spectateur quand ça lui chante, plaçons ici et là des blagues misogynes et racistes parce qu'on s'en branle c'est les 60's, faisons de la seule femme du récit une bécasse complète comme dans n'importe quel film de Jean-Luc, étirons une séquence de drague plus pompeuse tu meurs avec un champ-contrechamp infernal qui passe un morceau entier d'Aznavour, sans oublier de s'auto-satisfaire la nouille avec un personnage qui déclâme, toujours face caméra :


"Je ne sais pas si c'est une comédie ou une tragédie, en tout cas c'est un chef-d'oeuvre.", et vous avez là tous les éléments pour faire un parfait Godard à la maison ! Ah, et puis la conclusion, bien sûr :


"Tu es infâme Angela."
"Je ne suis pas infâme, je suis UNE femme."


Pendez-moi j'veux mourir.

john_lambigu
3
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le 6 mai 2019

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John L’Ambigu

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