S’il n’y avait qu’un seul mot pour décrire UNE HISTOIRE AMÉRICAINE, ce serait celui-là. Les yeux rivés sur le grand écran, le spectateur se sent impuissant. Ce film a cette force, celle d’impliquer le spectateur dans le récit, en véritable personnage témoin. Et puisque l’on ne peut changer le cours de l’histoire, nous devenons vite prisonniers d’une farce tragique, où le personnage principal fait les mauvais choix. Où l’on aimerait pouvoir lui glisser quelques mots à l’oreille.

Philip Roth disait : « L’amour, la seule obsession que tout le monde désire. » L’écrivain américain avait vu juste. Une histoire américaine est une chronique de la vie désolante d’un français à New-York. Pourtant, UNE HISTOIRE AMÉRICAINE n’a rien du rêve américain. Rien de la belle et trépidante vie new-yorkaise. On pense plutôt volontiers au cauchemar, celui qui met dans un état de détresse, celui qui parle de désespoir (...)
Pareil à un oiseau, la caméra survole New-York, ses ponts grandioses, ses buildings majestueux, pour s’y poser pour un bon moment. Le paysage urbain est découvert à travers de longs travellings, qui montent, qui descendent. L’objectif suit les courbes de l’architecture, et comme si nous étions dans une attraction, la vivacité des plans procure une douce peur, un malaise délicieux.

Armel Hostiou organise notre première rencontre avec Vincent dans le métro. Et déjà, il y a cette tristesse ambiante, comme si autour de lui s’était construit une aura de désolation. Lorsqu’un vendeur lui demande pourquoi il veut à tout prix la récupérer, il répond « mais elle est très belle ». Est-il vraiment amoureux ? Connaît-il ce sentiment nébuleux ? Tout au long du film, Vincent ne trouve que cette raison pour se raccrocher à son amour, brandissant à tout bout de champ le portrait de sa belle. Quand vient la rencontre avec Barbara, c’est son dos en amorce que l’on voit en premier. Elle apparait comme une énigme. Ce n’est pas bon signe.(...) une chose que manie habilement Une histoire américaine : la moquerie légère. Et heureusement ! Autrement, nous serions tous en dépression. Le film parvient à faire esquisser de temps en temps quelques sourires imprevus. L’obsession alterne entre comédie et tragédie avec aux platines, une bande originale pop-rock mélancolique et harmonieuse. Vincent souffre d’une « folie amoureuse » et Vincent Macaigne donne à son personnage une dimension burlesque, créant un rapport poétique avec la société. Finalement, trouve-t-il un plaisir dans la souffrance ? Peut être (...)


L'intégralité de notre avis à propos d' UNE HISTOIRE AMÉRICAINE, sur Le Blog du Cinéma
LeBlogDuCinéma
5
Écrit par

Créée

le 27 janv. 2015

Critique lue 492 fois

5 j'aime

Critique lue 492 fois

5

D'autres avis sur Une histoire américaine

Une histoire américaine
LeBlogDuCinéma
5

DÉROUTANT

S’il n’y avait qu’un seul mot pour décrire UNE HISTOIRE AMÉRICAINE, ce serait celui-là. Les yeux rivés sur le grand écran, le spectateur se sent impuissant. Ce film a cette force, celle d’impliquer...

le 27 janv. 2015

5 j'aime

Une histoire américaine
Bluemornings
6

Toute une histoire

Le synopsis annonce la couleur: on va voir du mec paumé, du rejet et surtout de l'entêtement drôle à force d'être poussé à l'extrême. Tout ça sur fond de plans de New York pour enfoncer un peu plus...

le 12 févr. 2015

4 j'aime

2

Une histoire américaine
M_la_Maudite
10

Une belle histoire

Une histoire américaine fait passer des rires aux larmes en un quart de fraction de seconde. Armel Hostiou réalise ici un Grand Film dans la langue de Shakespeare, sur le thème de la quête amoureuse,...

le 12 févr. 2015

2 j'aime

1

Du même critique

Buried
LeBlogDuCinéma
10

Critique de Buried par Le Blog Du Cinéma

Question : quels sont les points communs entre Cube, Saw, Devil, Frozen et Exam ? Ce sont tous des films à petit budget, dont le titre tient en un seul mot, et qui tournent autour du même concept :...

le 21 oct. 2010

43 j'aime

4

The Big Short - Le Casse du siècle
LeBlogDuCinéma
7

Critique de The Big Short - Le Casse du siècle par Le Blog Du Cinéma

En voyant arriver THE BIG SHORT, bien décidé à raconter les origines de la crise financière de la fin des années 2000, en mettant en avant les magouilles des banques et des traders, on repense...

le 16 déc. 2015

41 j'aime

Un tramway nommé désir
LeBlogDuCinéma
10

Critique de Un tramway nommé désir par Le Blog Du Cinéma

Réalisé en 1951 d’après une pièce de Tennessee Williams qu’Elia Kazan a lui-même monté à Broadway en 1947, Un Tramway Nommé Désir s’est rapidement élevé au rang de mythe cinématographique. Du texte...

le 22 nov. 2012

36 j'aime

4