L’année 2019 s’achève et une décennie avec. Les années 2010 ont été pour moi la période de la maturité en terme de cinéma, et à ce titre je me demande si le constat que je fais de cette décennie est véritable où simplement influencé par un manque de recul. On dit toujours que c’était mieux avant, pour la simple et bonne raison que notre cerveau nous joue des tours. La nostalgie et le pouvoir des souvenirs transcendent notre mémoire et nous oriente inconsciemment.
Je trouve que les années 2010 ont été des années relativement décevantes alors qu’elles étaient pleines de promesses. Hollywood a clairement marqué un temps d’arrêt se lamentant dans la bien-pensance et le politiquement correct alors que les grosses productions se sont fourvoyées dans un manque d’originalité frustrant. Néanmoins, quelques auteurs ont réussi à affronter cet environnement qui a beaucoup changé, notamment avec l’essor des plateformes de streaming et des nouveaux géants et acteurs dans le Cinéma. En tant qu’auteur on pense rapidement à ce réalisateur hors système qui avait démarré la décennie par un chef d’œuvre The Tree of Life et qui la finit avec une nouvelle œuvre d’une grande beauté.
Une Vie Cachée n’est pas un film qui va marquer véritablement, mais il dénote complètement par une beauté toujours fascinante et représentative du cinéma de Malick. Le film m’a touché à plusieurs reprises car le réalisateur filme la vie, la mort, la joie, la peine et l’amour avec une sincérité et une simplicité qui le caractérisent. Voilà donc une œuvre qui fait beaucoup de bien et qui oblige le spectateur à s’enfermer dans une salle de cinéma pour vivre des émotions, pour se retrouver face à soi-même et à sa propre existence. Ça paraît un peu simplet mais dans le fond, mais la finalité est la même pour tous, et on recherche chacun à sa manière l’épanouissement. Terrence Malick nous rappelle que le bonheur réside dans les choses simples de la vie, dans les autres mais aussi dans la fuite de conflits inutiles voués à la destruction de son propre être.
Pourquoi s’infliger des souffrances quand la beauté de la vie existe partout autour de nous ? Dans les vies à mille à l’heure que l’on mène, Malick prend le temps (peut être un peu trop par moment) de nous rappeler qu’il faut se poser et profiter de chaque instant. Chaque instant présent est précieux car par définition ne reviendra jamais.
Une Vie Cachée est une leçon de cinéma, de réalisation et de beauté visuelle. Chaque plan est utile au récit, et chaque émotion parfaitement incarnée par des personnages forts. L’histoire est dure et triste. La musique extraordinaire de James Newton Howard est un rappel continue que imagerie et son demeurent un couple parfait quand ils sont utilisés savamment.
Que dire de plus si ce n’est que la poésie a toujours sa place et que l’œuvre de Malick résonne très fort pour quiconque ose voir la beauté partout où elle existe.
7/10.