Après avoir été au bout de la déconstruction de son cinéma (qui a dit enfin !) Malick revient avec un film magistral s'appuyant sur un récit puissant et investi pour la première fois la figure du héros.
En adaptant l'histoire de Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refusant de se battre et de prêter allégeance à Hitler, il rend hommage à l'engagement : celui qui ne se voit pas, qui ne sert pas a grand chose a part conserver sa liberté. Avec ce film tourné il y a trois ans, Malick signe une oeuvre magistrale, d'une beauté incroyable à la mise en scène somptueuse (l'ouverture du film ressemble au paradis). Toujours aussi mystique et panthéiste Malick met tout cela au service de son propos filmant l'amour réciproque de Franz et de sa femme, leur chute avec une pudeur et une délicatesse rare. Envoutant, naturaliste comme jamais ce film est une friandise tant pour les yeux que les oreilles. Un des meilleurs films de l'année assurément.