Corps en sursis
L’acteur et réalisateur Thierry de Peretti, natif d’Ajaccio, signe ici son deuxième long-métrage, construit sur un ample flash-back qui se referme en rejoignant puis en dépassant son point de départ...
le 21 juil. 2018
17 j'aime
J’ai toujours trouvé le sujet de la Corse intéressant.
C’est pourquoi je me suis empressé d’aller voir ce film qui avait un sujet fort et un titre sacrément accrocheur.
Mais à la sortie de la salle, je n’étais plus aussi enthousiaste.
Tout d’abord, je trouve le film long, pas dans le sens durée non, mais dans le sens où on s’ennuie pas mal au détour de certaines séquences.
Mais je sais pourquoi j’ai eu cette impression, c’est la réalisation de Thierry de Peretti. Je la trouve vraiment étrange; ce choix d’éloigner au maximum la caméra des acteurs est un mystère pour moi. J’ai cru comprendre en lisant le dossier de presse que c’était pour donner l’impression au spectateur que ce qu’il avait sous les mirettes était presque une vidéo cachée, des moments volés discrètement aux indépendantistes corses. Et c’est là que l’on voit bien la différence entre la théorie et la pratique : car si cette première se tient, la pratique ne marche visiblement pas (en tout cas sur moi). A la limite, pour que l’effet est un meilleur rendu il aurait peut-être fallu introduire une histoire avec un personnage qui lui filme discrètement les rendez-vous clandestins pour X ou Y raisons, voire même des scènes de sa vie quotidienne qui s’entremêleraient donc. Mais là, la caméra est tellement loin que j’ai mis une paire de temps avant de vraiment pouvoir reconnaitre et identifier les personnages et leur fonction (et encore, il y’en a une palanquée dont je n’ai même pas pris la peine tellement que c’était perdu d’avance).
Par contre, force est d’admettre que le jeu d’acteur du film est absolument saisissant. On s’y croirait vraiment (si on enlève le « problème » de la caméra) et il me semble bien n’avoir remarqué aucunes fausses notes à ce niveau-là.
Mais quelque chose m’a également gêné en plus du style de réalisation : j’ai trouvé le scénario plutôt confus et ce; inutilement. Je n’ai pas tout compris par moments à ce qu’il se passait à l’image et d’autres intrigues semblent se mettre en route pour s’arrêter en chemin sans crier gare ce qui est à mon goût assez curieux. Je pense par exemple à un homme qui contrôle un chantier et qui y fait bosser des portugais au lieu de « vrais corses », la bande y va et bouscule le gars et puis… et puis c’est tout, plus rien dessus. Enfin de ce que j’ai compris car comme indiqué plus tôt j’ai eu beaucoup de mal d’une à reconnaître ne serait-ce que les acteurs principaux et secondaires et de deux à comprendre les tenants et les aboutissants du script ce qui; il faut bien l’avouer, n’aide pas franchement à saisir la tournure des évènements.
Par ce que, du coup, si je ne comprends ni l’un ni l’autre, je m’en fiche un peu des personnages et de ce qui leur arrive.
La mort d’Antoine pour ne citer qu’elle, qui est anti-spectaculaire au possible et pas dans le bon sens du terme; est tournée tellement bizarrement que le spectateur (en tout cas moi) ne peut en aucun cas sentir de l’empathie ni même une quelconque implication alors que c’est un pivot critique et important dans la narration !
Donc si je pouvais résumer mon avis (et je le peux, j’ai tous les droits ici), je dirais que c’est un film avec un sujet fort qui pêche par ces choix de réalisation et de structure narrative mais avec des
très bonnes séquences par moments, surtout celles qui ne sont ni plus ni moins que des débats sur la situation du pays qui sont plus intéressantes que le reste.
Mais si l’on veut aller plus loin, mieux vaut se tourner sur les 5 pépites que sont les saisons de la série Mafiosa.
Créée
le 19 août 2017
Critique lue 238 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Une vie violente
L’acteur et réalisateur Thierry de Peretti, natif d’Ajaccio, signe ici son deuxième long-métrage, construit sur un ample flash-back qui se referme en rejoignant puis en dépassant son point de départ...
le 21 juil. 2018
17 j'aime
Pénétrer l’inextricable contexte du militantisme insulaire : tel est l’objectif ambitieux de Thierry de Peretti dans cette vaste fresque sur la Corse du début du XXIème siècle. Alors que les...
le 20 août 2017
17 j'aime
5
La dérive d'une jeunesse, le cheminement de la violence, la Corse des années 90, tout est là pour donner du cliché. Une des scène du film dévoilée avant la sortie avait de quoi faire peur quand à la...
le 6 août 2017
13 j'aime
3
Du même critique
Black Phone m'a fait des yeux pendant un peu plus d'un an avant que je m'y attelle. Il a dû être repoussé quelques-fois, sûrement à cause du covid19.Malheureusement, j'ai été un peu déçu du résultat...
Par
le 25 août 2022
1 j'aime
Quand j'ai pu trouver un VHSrip du film, j'étais content. J'étais content car bien que ne connaissant pas les documentaires de Comolli, j'avais apprécié son livre Voir et Pouvoir. Quand j'ai vu qu'il...
Par
le 25 août 2022
1 j'aime
Curieux. Un film curieux, ce qui n’est pas pour me déplaire. Commençons par le commencement. Enfin, est-ce qu’il y a vraiment un intérêt à cela quand on parle de You Never Were Really Here (le vrai...
Par
le 17 nov. 2017
1 j'aime