C'est plus Jordan Peele, c'est William Peel, c'est dégueulasse les amis

Après un Get Out somme toute plutôt honnête mais à mon humble avis, surcôté, je me suis motivé à aller voir ce Us, ayant encore confiance en Jordan Peele. Et bien, dans la vie, avec certains réalisateurs comme avec les femmes, je me fais trop de films.
Je vais donc vous faire part de mon ressenti tout au long de ce film, rempli de spoilers et légèrement teinté de sel. Je vous mets en garde face à ce pavé indigeste et son écriture médiocre, à l’image du film.


On commence dans un flash-back, il y a 30 ans et quelques, dans une fête foraine, avec une enfant qui sera le personnage clef de l’histoire tout au long du film. Sa mère doit s’absenter, et son père préfère faire le jeu le moins fun de l’histoire des fêtes foraines au lieu de la surveiller. Evidemment, dans un élan de débilité cette enfant s’écarte, l’insouciance juvénile. C’est plutôt joli et bien tourné, rien n’est dérangeant, si ce n’est que moitié des films de « frissons » commencent de la même façon. Donc la petite fille, qui rappelons-le a été traumatisée par le clip de Thriller, s’écarte dans une attraction lugubre sur une plage où il fait nuit noire, avec la décontraction d’un chanteur de reggae. La scène qui suit est plutôt pas mal et, même si assez prévisible et donc peu effrayante, fait vraiment l’affaire.


Retour à notre époque, après comme pour tous les films du genre, une phrase d’intro énigmatique et un plan mystérieux en dézoom, nous rencontrons la famille de la petite fille qui a bien grandi, ses yeux aussi.
La famille est ultra clichée mais ce n’est pas dérangeant, le père est clairement l’acteur le plus intéressant et rend leur petite journée assez cool même pour le spectateur. L’histoire avance, la mère a déjà l’air tarée (en même temps ça ne l’a pas dérangé à la base de venir habiter proche du lieu qui l’a traumatisé étant enfant) et après un clin d’œil sympa aux Dents de la Mer sur la plage, tout le monde rentre à la maison.


Et c’est la que le film va se lancer, sur le joli plan d’une famille inconnue qui se tient devant notre maison. On se dit qu’on ne va pas passer un moment de malade, mais que le film va faire l’affaire sans être dingue comme la moitié de ce type de films. Malheureusement ce plan sera la dernière chose positive à retenir de cette purge.
La bande de la Casa de Papel va donc tenter s’introduire dans la maison et le père va prendre cela presque à la rigolade mais ça a le mérite de nous faire sourire aussi. Ils y arrivent, et nous assistons donc à la confrontation. Oh mon dieu, c’est nos clones. Attention, la mère va parler, sa voix résonne comme celle de Stevie dans Malcolm, la conversation va être longue. Cette bande à la fois physiquement surpuissante mais aussi paradoxalement très retardée mentalement (il ne faut jamais manger du lapin cru) n’est autre que « l’ombre » malheureuse et ratée de notre jolie petite famille, dont ils ont l’air de vouloir se venger. Les affrontements commencent, chacun est en duel avec son clone autour d’une caractéristique qui les représente. La mère, qui a du mal à tirer une table basse, a l’air plus tarée que Stevie mais bon passons.
Je ne sais pas pourquoi, mais il n’y a aucune tension, je sais que le film ne se veut pas film d’horreur mais là il n’y a même pas la tension d’un thriller, c’est assez ridicule pour qu’on n’en ai rien à foutre de ces gens.


Les affrontements continuent chez le pote relou flambeur typique du film d’horreur, on comprend que ce n’est pas propre à notre famille mais généralisé dans tous les USA, tout le monde flippe sauf le père qui malgré ses blessures paraît toujours assez décontracté. Chaque combat est prévisible à souhait, chaque coup porté, TOUT.


Arrive la scène la plus ridicule du film, la course poursuite avec la jeune ado tarée. Les ciseaux en plus de faire des bruits d’aiguisage dès qu’ils apparaissent à l’écran, traversent aussi les parebrises (En même temps la gamine peut grimper sur une voiture à tout allure, il ne faudrait pas que je la sous-estime). C’est donc dans cette scène que la débilité accrue des personnages de films d'horreur fait son entrée sans jamais nous quitter du film par la suite. La gamine qui conduit pas trop mal (à souligner) arrive à se séparer de son double en l’éjectant à 30m mais non la mère veut aller vérifier plutôt que s’enfuir, le père s’en branle toujours autant.


Nos amis en voiture rejoignent la plage de sable fin, place centrale du film. La mère avait pourtant parlé de s’enfuir du pays mais apparemment ils ont dû préférer choisir l'option bataille finale. Et là intervient en fait la vraie scène la plus ridicule du film : l’affrontement avec le gamin clone. Rien ne va dans cette scène, rien du tout : le piège prévisible, le fait qu’ils ne l’aient pas vu venir, la panique de la mère alors que sa famille est déjà à 2m de la voiture et que le merdeux n’a toujours pas sorti son allumette, le slow motion, la musique, le gamin gentil (qui ressemble à Lebron James) qui se met a faire marche arrière en mode Jésus, le petit brûlé qui l’imite et qui se met à prendre feu, Stevie qui sort de nulle part et qui enleve Lebron en soum soum, personne qui fait attention à lui, la mère qui part à sa poursuite et le père qui s’en bat toujours la race de tout. Mon dieu, c’est là le gros point noir du film, c’est censé être un film de tension et de suspense mais tout est tellement prévisible et ridicule que t’as l’impression de faire face à une comédie, t’as juste envie de te marrer à chaque scène.


Le calvaire continue, tout comme la chute libre de ma notation. Et on arrive petit à petit au grand final. Ouah nous sommes subjugués, la phrase d’intro du film parlait de tunnels abandonnés et c’est donc avec stupeur que l’on apprend qu’il y a sous la fête foraine d’une plage, l’arrêt de métro du Vieux Lyon et son escalator interminable. Les sous terrains sont fancy, l’architecte avait du goût.


Après une demi explication foireuse de l’existence de ces clones et leur but, ainsi qu’une sorte de morale vaseuse qui nous rappellera avec nostalgie celles des dames de la cantine et leurs sermons sur la famine en Afrique lorsque l'on ne finissait pas nos choux de Bruxelles, place à l'ultime duel. Pour tout vous dire celui entre Ben Kenobi et Vador dans Un Nouvel Espoir était plus pêchu et crédible, même si le tisonnier traverse les corps aussi bien qu’un sabre laser. (En vérité je n’arrive pas a décerner le prix de la scène la plus ridicule du film)


Voilà, un plan sur un géant human centipede en CGI dégueulasse, et c’est fini.


Ah non on apprend aussi que les deux mères ont été échangées quand elles étaient petites dans la scène d’intro. C’est mal amené, attendu et inutile au récit mais bon ça permettra à certains de crier au génie et de lui donner un Oscar pour le meilleur scénario.


1 pour certaines musiques et certains plans, 0,5 pour le père, 0,5 pour le Burger King pré-ciné avec les potes.

SablosVaginos
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le 1 avr. 2019

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