Le film traite de la guerre au Liban pendant les années 80 entre l'armée Israélienne ( + leurs alliés les phalangistes) occupant la partie Est de Beyrouth et la partie Ouest, elle, occupé par les Palestiniens. C'est au travers ce souvenir que Ari Folman va construire son film se basant sur une suite de témoignage ainsi que sa propre mémoire qu'il redécouvre peu à peu au cours de l'histoire.
Valse avec Bachir est un beau film, plein d'humanité et aussi très réaliste. Le point intéressant avec ce film c'est que le réalisateur Ari Folman est aussi le narrateur de cette histoire ainsi que le personnage principal. Tout le film tourne autour de sa mémoire et de sa quête du souvenir. Au travers les différents témoignages d'amis témoins de ces événements passés il fait face à la réalité qu'il à vécu au travers sa naïveté juvénile. Son passé hante son présent et guide son futur.
Il est important, pour voir ce film, de comprendre la subjectivité dans lequel il le traite. Il explique au cours de celui ci que la mémoire est "dynamique" et qu'elle peut créer de toute pièce un souvenir. L'importance de cette scène fait passé le film d'un documentaire à un docu-fiction basé sur des témoignages qui peuvent être biaisés par le passé ou bien interprété différemment. Mais là n'est pas la question pour Ari Folman car il sait ce qu'il est arrivé et il ne peut pas le changer (d'où le passage de l'animation aux images d'archives à la fin qui passe de la fiction à la réalité), la chose dont il ne se souvient pas c'est "comment cela est-il arrivé", et c'est la toute la question du film.
On peut critiquer l'animation qui effectivement est assez fatiguante à la longue mais elle à un rôle important dans le fait que ce sont des retranscriptions de souvenir et non de la réalité. Elle est simple mais pourtant très réaliste, le travail réalisé sur ces animations à l'air très conséquent et le rendu est pas mal. Les paysages sont une vraie réussite, j'ai été transporté par les décors mais malheureusement beaucoup moins par les personnages.
La mise en scène des différents témoignages à un aspect entraînant au début mais au final m'a vite semblé répétitive mais elle permet d'aborder le sujet de plusieurs point de vue et ainsi d'avoir plus de recul sur le sujet. Ari Folman ne veut pas faire un cours d'histoire mais veut montrer comment il interprète cette partie de sa vie, cet événement ancré dans le passé de Beyrouth et du Liban.
Tout le film est en dynamique (même si il y a quelques points faibles sur le rythme) car il recherche la dernière pièce du puzzle de sa mémoire et les 10 dernières minutes sont lentes (ce qui est un bon point) car enfin, et malheureusement, il se souvient de cet événement traumatisant.
Il y a un véritable "devoir de mémoire" à travers ce film, un beau témoignage et une sorte de "prise de conscience" de l'horreur commise alors qu'il n'avait que 19 ans. C'est un film à voir pour l'histoire qu'il traite et le thème de la mémoire qui est extrêmement bien développé dedans mais en ce qui me concerne ce n'est pas un oeuvre incroyable.