Vatel par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Fritz Karl Vatel était d'origine suisse. On le considérait peut être à tort comme un grand chef culinaire du XVII ème siècle. Son histoire relatée dans ce film va en fait prouver que le grand maître des fourneaux n'était pas l'être de légende tel que certains l'imaginaient..

En effet, lorsqu'en 1671, le prince de Condé décide de recevoir Louis XIV au château de Chantilly pour un évènement capital, à savoir leur réconciliation, c'est à Vatel, dont la réputation n'est plus à faire, que l'on confie le soin de gérer cette affaire. La saveur des plats et le faste de la réception doivent être au paroxysme et le maître devra s'atteler à cette tâche tout en gérant efficacement un personnel pas forcément qualifié.Il devra également veiller au bon ravitaillement des denrées. Le roi et la reine arrivent avec trois mille invités, dont Monsieur, frère du Roi, Madame de Montespan et Madame de La Vallière. Les intrigues sont nombreuses, Vatel tombera amoureux de Madame de Montausier. Mais les imprévus et les incidents vont se multiplier. Le maître va se heurter au retard dans la livraison du poisson. Pensant son honneur et sa notoriété bafouée, il ne supportera pas cet affront, des pensées suicidaires vont l'envahir.

Il est certain que Roland Joffé nous avait habitués à beaucoup plus de virtuosité cinémathographique avec notamment:: "La déchirure" en 1984, "Mission" en 1985 ou "La cité de la joie" en 1992. Il est vrai que le sujet choisi par le réalisateur était excellent puisqu'l relate le passage très bref de la gloire au désespoir d'un maître cuisinier adulé par la haute société de l'époque.Malheureusement, la mayonnaise ne monte pas et le plat, trop lourd, nous reste sur l'estomac. Les dialogues sont d'une banalité affligeante et ne correspondent pas au style des personnages de la haute société de l'époque et de l'évènement qui se déroulait. Les mots d'esprit et les répliques croustillantes sont bien rares et laisssent place à un verbiage des plus conventionnels et sans grand intérêt. Quant à Gérard Depardieu, il se démène comme il peut afin de rendre crédible son personnage par rapport à ce moment important de sa vie qui le dépasse. Malheureusement, le réalisateur ne lui en laisse pas la possibilité puisque les principaux intérêts du sujet à savoir l'étude psychologique de Vatel et l'analyse de l'évènement qui va lui être fatal sont éclipsés en grande partie par les amourettes qu'il entretient avec une courtisane, ainsi que ses états d'âme envers la misère de ses concitoyens.

Par contre, il y a tout de même un point positif dans cette réalisation: la mise en scène somptueuse et efficace, ce qui n'est pas fait pour nous déplaire et reste l'atout de ce film. En fait, monsieur Vatel nous a servi, dans un décor des plus luxueux, un repas fade et sans saveur,.Dommage, ce pour ce grand restaurant se disant gastronomique, je ne signerai pas le livre d'or.

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le 29 oct. 2014

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