"Jason en croisière" suivi de "Jason prend le métro" suivi de "Jason prend un bain dans le Gange"

Revisionnage (dix ans après).


Nous sommes en 1990. Vendredi 13, chapitre VIII : L'Ultime Retour est le premier opus de la série à sortir directement en VHS en France (il aura le droit à une sortie en salles aux USA). La franchise, en perte de vitesse, doit se réinventer. Considérant que la meilleure chose à faire est alors de sortir Jason de son éternel Crystal Lake pour le faire investir d’autres décors, le scénariste et réalisateur Rob Hedden imagine une aventure qui le verrait foutre le boxon dans un bateau et une autre qui le verrait foutre le bordel à Manhattan (oui, monsieur). Qu’à cela ne tienne, il fera finalement les deux : le bateau puis New York.


Mais contrairement à ce que son titre original (Jason Takes Manhattan) laisse entendre, la majorité de l’épisode (la première heure) se passe en fait dans un bateau et Jason ne visitera finalement New York que lors de la dernière demi-heure du film. Et encore, il s’agira majoritairement des docks et des égouts… il faudra hélas se contenter de trois minutes montre en main de Jason dans le métro (où il ne tuera personne !) puis de Jason à Times Square (où il ne tuera personne non plus !). C’est con, c’était pourtant le seul truc drôle à faire. A quoi bon lâcher ton boogeyman immortel dans la ville la plus peuplée de ton pays pour le restreindre à ne traquer que son héroïne ? Le gars zigouillait tout ce qui lui tombait sous la main à Crystal Lake mais s’interdit ici de faire un carnage en public ? Il est effrayé par les caméras de surveillance ou bien ?


Bref, quand ton film gâche son potentiel comme ça, tu n’as malheureusement plus grand-chose d’autre à te mettre sous la dent que l’habituelle routine vendredi-treizienne (Jason trucide les cibles isolées et les couples en pleine intimité), hélas complètement rouillée, malgré les quelques tentatives d’humour par-ci par-là et une poignée de morts cartoonesques (Jason qui décapite un boxer d’une droite dans la gueule). Mais bon, l’épisode 6 y allait plus franchement là-dessus, donc ce n’est même pas vraiment rigolo. En plus de ça, Jason arbore ici un look plus propre que celui de l’épisode précédent (son acmé), alors qu’il devrait être encore plus dégueulasse, puisqu’ayant passé un nouveau séjour dans la flotte. Du coup, le film n’a vraiment rien pour lui, on a déjà vu mieux à tous les niveaux dans les précédents films de la franchise.


Le seul élément notable réside dans l’expansion toujours plus soutenue du fantastique, puisque Jason, non content d’être officiellement immortel depuis l’épisode 6, semble désormais pouvoir se téléporter (à de courtes distances, mais quand même) et faire des projections de lui gamin (en lequel il se retransforme d’ailleurs à la toute fin, une fois vaincu). Bon, pourquoi pas, après tout. Ce n’est jamais clairement évoqué ni vraiment bien exploité mais difficile de l’ignorer.


Quoi qu’il en soit, le film, annoncé comme le dernier de la franchise (el famoso ultime retour) ne le sera évidemment pas – ceci alors que Jason se fait pourtant ganged à la fin – et connaîtra une suite dès 1993.


Ce sera en revanche bien le dernier Vendredi 13 de la Paramount, avant que Sean S. Cunningham, le réalisateur du premier opus, ne récupère son bébé et décide de mettre en chantier un neuvième film, qui poussera à fond les curseurs du fantastique et du mauvais goût : Jason va en enfer. Et le spectateur avec.

ServalReturns
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le 19 avr. 2020

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