Scènes de ménage pour Tom Hardy et son Venom

Suite des aventures de l’un des antagonistes les plus célèbres du catalogue Marvel, Venom revient avec ce Let there be Carnage avec pour objectif de surfer sur la vague du succès du premier opus qui avait pourtant largement divisé le grand public lors de sa sortie en 2018. Suite à l’annonce de cette suite qui devenait une évidence, on pouvait attendre que ce film puisse gommer les maladresses de son prédécesseur. Tout bon divertissement qu’il soit, on ne pouvait nier des erreurs dans l’écriture mais surtout dans le traitement du personnage créé par Todd McFarlane (auteur de comics à qui l’on doit également la création de personnages comme Spawn). Présenté comme un vilain violent, le personnage est finalement devenu presque une caricature dans ce premier film, si certains ont crié au scandale d’autres ont pourtant apprécié ce côté second degré, fun et décomplexé. Bref, ce premier épisode n’a pas laissé insensible et les chiffres au box-office en témoignent puisque le film a connu des résultats colossaux. Preuve que malgré les critiques, le film a su convaincre. Il n’est donc pas étonnant de retrouver cette suite débarquer sur les écrans, toujours sous le logo Sony, dans lequel on retrouve Tom Hardy dans le rôle-titre. L’acteur semble s’amuser dans ce personnage et souhaite même poursuivre l’aventure, n’en déplaisent à ses détracteurs. On regrettera pourtant qu’il s’enferme dans ce rôle, car hormis le personnage, l’acteur est aujourd’hui quasi absent sur la scène cinématographique, lui, qui nous a pourtant offert des prestations habitées par le passé (Bronson, The Dark Knight Rises ou encore le trop méconnu Warrior). Il est tellement impliqué dans ce projet qu’il participe désormais à l’écriture, preuve qu’il tient vraiment à ce personnage. En parallèle, on souligne un changement du côté du réalisateur puisque Ruben Fleischer, auteur du premier épisode, laisse sa place à Andy Serkis, connu principalement pour ses prestations en motion capture de Gollum dans Le Seigneur des Anneaux ou encore de César dans la dernière trilogie de la Planète des Singes. L’acteur s’est lancé à la mise en scène dernièrement avec entre autres Breathe en 2017 et Mowgli : La Légende de la jungle arrivé sur Netflix en 2018. Loin de crier au génie, il parvenait néanmoins à nous offrir des long-métrages globalement corrects, suffisamment pour convaincre les studios de prendre le siège de metteur en scène sur cette suite. Cependant, il n’y avait pas de quoi totalement rassurer lorsqu’il a été annoncé aux manettes de ce projet mais le bonhomme ayant travaillé avec des réalisateurs de talent comme Peter Jackson ou encore Matt Reeves, on pouvait espérer du mieux pour le retour de Venom. Cependant, les premières images sont arrivées, on a pris conscience finalement que cette suite allait s’inscrire dans le ton de son prédécesseur. Puis, les retours sur cette suite sont arrivés et n’ont pas du tout rassurés notamment dans l’Hexagone où le film s’est fait descendre partout. En ressort principalement un résultat encore plus médiocre que son aîné. C’est donc sur la pointe des pieds qu’on rentre dans la salle en s’inquiétant de la possible purge à venir. Le film commence par nous présenter les futurs antagonistes de l’histoire, Cletus Kasady (le futur Carnage) et sa bien-aimée Shriek, internés alors dans un foyer avant d'être séparés suite au transfert de la jeune femme, considérée comme dangereuse avec son pouvoir. Quant au psychopathe en puissance incarné par un Woody Harrelson en roue libre (à l’image de tout le film), il sera envoyé en prison après le meurtre de plusieurs personnes. Se retrouvant dans le couloir de la mort, il souhaite échanger avec le journaliste, Eddie Brock, qui doit partager son quotidien avec le fameux symbiote Venom depuis le premier film. Les deux doivent cohabiter et cela donne lieu à des séquences complètement loufoques dans lesquelles les deux personnages sont amenés à se disputer comme un vrai petit couple. Les blagues ne font pas toujours mouche mais il faut avouer que cela donne le sourire. On est clairement sur de la comédie sur ces premières minutes notamment à chaque apparition de Venom. Un choix étonnant alors que l’histoire est normalement amenée à devenir sombre. Les auteurs ont fait un choix qui ne plaira pas à tous encore une fois mais il faut faire avec. Lors d’un échange entre Eddie Brock et Cletus Kasady, ce dernier va agresser le journaliste et découvrir au passage son secret. Il possède désormais une partie du symbiote en lui et deviendra plus tard Carnage, qui lui permettra de s’évader de prison et de retrouver son alter ego, Shriek. Lors de leurs retrouvailles, on assiste à Bonnie et Clyde mais le couple est traité de manière simpliste et n’a aucune profondeur. Les acteurs sont livrés à eux-mêmes et cela se ressent grandement. Ils manquent cruellement de temps à l’écran et c’est bien dommage car leurs personnages sont finalement plus insipides qu’autre chose. Mais revenons à l’autre couple du film, au sein duquel Venom et Eddie Brock ne se supportent plus et vont se séparer. Oui rien que le fait de l’écrire est improbable mais c’est bien le cas. Cette suite enfonce le clou du divertissement écervelé et si cela énerve et déçoit, on ne peut nier qu’on ne s’ennuie pas devant ce long-métrage à condition de mettre son cerveau de côté. Le traitement de Venom surprendra encore plus, entre jouer les bouffons de pacotille ou les aliens protecteurs, le film n’a que faire de son personnage et l’assume pleinement. Acceptant cette décision, le spectateur ne passe pas forcément un mauvais moment. Pour reprendre le fil de l’histoire, Eddie Brock et Venom, vont se retrouver afin de mener l’enquête sur ce nouveau danger en ville et de mettre fin à leur massacre. La trame est d’une banalité affligeante mais ce second épisode est loin d’être un ratage absolu malgré ses nombreux défauts. Le film parvient à se monter divertissant, il ne faut pas le prendre au premier degré afin d’adhérer à ce que l’on nous offre. A l’image de son aîné, les effets visuels ne sont pas du meilleur goût notamment dans un final burlesque et grossier qui n’a rien à envier à la bouillie du premier film. Le contenu est clairement mauvais et rien n’y changera mais il constitue un ovni, un film à part qu’il faut presque voir pour ses partis pris incohérents, son ton absurde, des acteurs en surjeu total et bien sûr sa scène post crédit qui annonce du lourd pour la suite.

tdurden44
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le 17 oct. 2021

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