Dick Cheney, politicien d’influence des années Nixon à W. Bush. Mais qui se cache derrière le masque intrig(u)ant de cet homme de l’ombre ?
On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais les poissons d’eau douce avec des mouches. « Pécheur » émérite, Cheney ne l’ignore guère. Alcoolique adepte des mises au poings, il est remis sur les marches du pouvoir par son épouse Lynne, insatiable. Uni, le couple fait des étincelles. Dans un salon, une partie des convives les envie, quand l’autre les craint. A la Maison-Blanche, le corpulent a les cartes en mains. Ce requin-baleine aux dents longues gobe insidieusement sur son passage les proies faciles et s’assoit dans un fauteuil. Il devient vice-président, sans la vertu.
Accrochée aux lèvres d’un mystérieux narrateur, la démonstration d’Adam McKay est implacable, mais brillante, alliant l’humour au corrosif, la satire et le cynisme. Pour peu, Cheney serait le diable incarné, responsable de tout – guerre, terrorisme, corruption, changements climatiques et influence néfaste des médias. Sous le poids du lourd costume, Christian Bale est aérien, malgré le régime qu’il s’est imposé. Le reste de la distribution l’élève avec grâce. On frétille et s’accroche pour ne pas se noyer, tout en sentant l’amertume nous envahir. Car entre l’Amérique de l’époque et celle d’aujourd’hui, rien ne semble avoir changé, si ce n’est en pire.
7.5/10
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