Le film dresse un portrait peu flatteur de l’Amérique, avec cette jeunesse rebelle

Injustement méconnu du grand public, Violences sur la ville (1979) ou "Houligans : La loi de la rue" (en fonction de certaines éditions VHS), s’avère être une belle grosse claque, tant dans le fond que dans la forme !


Réalisé par Jonathan Kaplan, si son nom ne vous dit rien (sa filmographie ne compte aucun film notable, si ce n’est Les Accusés (1989) où Jodie Foster s’était vue décerner l’Oscar de la meilleure actrice), le réalisateur ne nous laisse pas indifférent avec cette chronique adolescente, à mi-chemin avec le documentaire.


Avec ce film, qui en apparence ressemble à un banal teen-movie des 70’s, le spectateur se retrouve au cœur d’une histoire tragique et sociétale. Basée sur une histoire vraie, l’intrigue se déroule dans une ville nouvelle appelée New Granada. Tout y est beau, bien agencé, avec de la belle pelouse verte (en plein désert, un comble !), en somme : le paradis pour les familles. Mais c’était sans penser aux enfants, en effet les architectes ont complètement omis de prendre en compte que plus d’un quart de la population avait moins de 15ans. Alors d’après-vous, que peuvent bien faire tous ces jeunes livrés à eux même dans une ville qui n’a pas été pensée pour eux ?
Les jeunes trompent leur ennui comme ils peuvent, ils errent ici et là, fument des joints, … mais c’était sans compter sur la police de la ville qui veille au grain et fait du zèle en les harcelant.


Jonathan Kaplan nous dépeint brillamment ici une jeunesse rebelle en quête d’avenir et surtout, de loisir. Rebelle contre les adultes (où l’autorité parentale semble n’avoir jamais existé) qui ne font rien pour que ces jeunes se sentent à leur aise dans cette ville. Certes, il y a une école flambant neuve, mais quelle place les adultes laissent-ils aux loisirs ? Quid de la patinoire et du cinéma qui devaient ouvrir et qui finalement laisseront place à un projet immobilier ? La tension monte chez ces jeunes et Kaplan nous l’a parfaitement bien retranscrit. Elle monte crescendo jusqu’au point de bascule où il sera trop tard pour revenir en arrière.


Si la mise en scène est bluffante, le casting y est pour beaucoup lui aussi. Si les ¾ des adolescents ne sont pas connus des spectateurs, signalons tout de même la présence d’un certain Matt Dillon. C’était son tout premier film, âgé de 15ans à l’époque du tournage, dans le rôle du caïd, il s’impose face caméra.


Comment ne pas repenser à La Fureur de vivre (1955) en découvrant ce drame qui écorne l'American Way of Life. Le film dresse un portrait peu flatteur de l’Amérique des années 70, avant de se conclure par un climax saisissant. Une œuvre qui gagnerait à être vue.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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le 11 avr. 2020

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RENGER

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