Avec ses allures de premier film, VOIR DU PAYS, attaque une problématique, souvent, passée inaperçue. Celle du traumatisme post-belliqueux, mené au nom de la démocratie et des valeurs humanistes de la sainte patrie.
La mission s’achève sur le panache, le luxe et l’insouciance des vacances. De retour de la guerre, la section est invitée à décompresser, de même que les supérieurs hiérarchiques appuient lourdement sur les épisodes douloureux du passé. Témoignage flagrant d’un combat dans le combat, de la survie de la douceur dans un monde brutal, ô combien masculinisé, les coréalisatrices démontrent, aussi, qu’il n’est pas aisé de réparer les humains. Par la mise en scène, au cordeau, anxiogène et dérangeante, VOIR DU PAYS, est de ces films français qui mérite le détour, faisant office de détracteur à tous ceux qui crient à un tableau hexagonal standardisé.
Des non-dits et du mensonge, la pression s’accentue au fil des confessions de plus en plus pénibles, menant inexorablement à l’irréversible. Comme si ces soldats devenaient, soudainement, hors d’usage et dont on aura pris le soin de les remplacer, par des modèles flambants neufs.