Le titre de Volver (revenir) est un ajustement si parfait qu'il ne mérite pas la traduction, c'est un retour à la région native d'Almodóvar ; La Mancha, et à sa muse des 80's ; la talentueuse Carmen Maura.

Volver va dans deux sens entre un petit village de "La Mancha" et Madrid, où les femmes de Mancha essayent de pratiquer des travails sous-payés, des rapports houleux avec leurs conjoints, des mères et des amitiés proches avec d'autres femmes qui sont souvent leurs voisines. Le rôle du mâle est qu'occasionnel mais également une partie importante de la parcelle de terrain car on dépeint indirectement l'attachement et l'incidence qu'ils ont sur le destin de ces femmes en question.

Le film est lent dès le commencement, hors des blocbusters avec leur entrée en matière rapide. Au début nous pourrions croire qu'il souhaite mener quelques spectateurs à croire qu'il arrange ça à sauce afin de lancer une énième comédie dramatique. Nous rencontrons les enfants de mêmes parents : Raimunda et Soledad aussi bien que le mari Paco qui semble être l'épicentre du cauchemar, volant des instants intime de sa fille et se masturbant devant sa femme qui ne veut pas ce soir là baiser. Mais non il sera juste l'élément déclencheur d'une autre vie pour Raimunda, Sole & cie.

Almodovar dirige l'humeur de ce film sans jamais tomber dans le piège du pathétique mais arpente avec des phrases et des comportements simples et rationnels une vraie profondeur narrative qui emporte le spectateur immédiatement dans la fiction qu'on lui conte. Quand l'histoire dévoile un peu plus de choses on s'attend à ce que Raimunda (Peneloppe) se dépêche de mettre fin à la situation dans laquelle elle s'est embarquée malgré elle mais le réalisateur préfère nous entrainer dans une dé-construction post-moderne de la légende d'Antigone. Vous savez, les relations de consanguinité complexes ainsi que les différents rites funéraires appropriés.

Il y aussi comme toujours dans les films du réalisateur espagnol les prismes multi-colorés habituels ainsi que sa marque unique du féminisme à l'état brut et non revendicatif. La sensualité que dégage certains persos même avec un tablier de cuisine, ainsi que le fou rire naturel que peut provoquer un simple pet. De bcp de manières ce film est largement accessible à tout le monde et encore une fois il démonte la légende que ses films seraient pour les bobos. Il forge son film sur des secrets de famille, d'une manière si dense qu'on ne peut décrocher...

Ce film n'est certes pas parfait car la tonalité est un peu lancée à la va vite, certaines scènes auraient mérité de plus de dialogues mais es-ce vraiment important ?! Toutes les actrices sont très bien dans leurs rôles respectifs, même la gamine. Quant à Peneloppe Cruz, elle a muri. Elle n'est plus la jeune innocente de "Tout sur ma mère" et encore moins la Latina sur-vitaminé qu'avait tenté hollywood de faire d'elle ou son rôle dans les films se limitait qu'à sa superbe plastique. Peneloppe montre qu'elle sait jouer, quelle sait presque tout faire et que la trentaine bien entamé lui réussi bien.

A voir en vo(st) absolument !
Q9F
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 9 janv. 2012

Critique lue 443 fois

3 j'aime

Q.

Écrit par

Critique lue 443 fois

3

D'autres avis sur Volver

Volver
khms
8

Et Dieu créa les burnes.

Volver a réveillé en moi de drôle de sensations. Il y avait de la nostalgie, de l'admiration, de la tendresse... Déjà à l'époque j'avais été séduit par la bande-annonce du film, mais bon, à 12 ans je...

Par

le 2 juin 2012

37 j'aime

5

Volver
Grard-Rocher
9

Critique de Volver par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Ce film raconte le destin de trois générations de femmes des quartiers populaires de Madrid. Elles croquent la vie à pleines dents malgré de lourds secrets et survivent aux épreuves du vent, du feu...

35 j'aime

6

Volver
Sergent_Pepper
7

Coups sur mon père

S’il est bien un cinéaste qui prend soin d’accompagner ses spectateurs en terrain connu, c’est Almodovar. Nulle surprise dans l’exposition de cet opus, où des femmes au tempérament bien trempé se...

le 18 mars 2017

20 j'aime

3

Du même critique

Un jour sans fin
Q9F
8

Comédie culte!

« Debout les campeurs et haut les cœurs ! N'oubliez pas vos bottes, parce que ça caille aujourd'hui !!! » Dans cette histoire, l'âme du héros continue à se développer s'accroître, malgré que le...

Par

le 15 févr. 2011

27 j'aime

Suicide Club
Q9F
7

Gore mais pas seulement...

Un film qui commence avec 54 lycéennes se jetant sous un train en se tenant la main ne peut pas être complément mauvais. Rien que pour cette scène archi-gore et esthétiquement parfaite le film...

Par

le 28 août 2010

23 j'aime

4

Shameless (US)
Q9F
3

Les losers de Shameless (US) seraient les bourgeois de Shameless (UK)

Fini le côté crasse, ingrat, frais, foutraque de la série originelle. Là nous avons un casting télégénique, des comédiens qui sur-jouent ou qui tentent péniblement d'imiter les persos de la version...

Par

le 21 janv. 2012

16 j'aime

4