La redécouverte de Voyage à deux est la preuve à mes yeux qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre absolu, le plus beau film de Stanley Donen, où j'en ressors à chaque fois lessivé, car il s'agit de la déliquescence d'un couple, marié depuis douze ans, à travers plusieurs voyages, le même, où ils descendent de Londres vers le sud de la France. D'ailleurs, à un moment donné, ils passent devant un croisement entre Sauveterre et Avignon, chemin que je prends très souvent, et que j'ai immédiatement reconnu.
La particularité étant que les parties, il y en a trois, se chevauchent, le malheur pouvant se substituer au bonheur et vice-versa. Mais ce que j'en retiens, c'est le côté fusionnel de ce couple, qui ne peut s'empêcher d'aimer se détester, mais qu'on sent malgré tout une connivence, quelque chose de cette histoire si forte, en plus d'une petite fille née de leur union. C'est dû à ce deux acteurs extraordinaires que sont Albert Finney et Audrey Hepburn, et si je l'ai vu dans tous ses films (elle en a tourné assez peu en fait, moins de trente), je trouve cette dernière rayonnante, avec ses multiples changements de costumes et de coiffures, on a envie de l'aimer. Mais c'est aussi dû au fait qu'elle joue pour une fois une femme ordinaire, avec des accoutrements qu'on verrait dans la vie, elle est magnifique.
Pour ceux qui ont la gentillesse de voir mes listes, ils auront vu que Voyage à deux fait partie de mon top 100, et c'est peu dire que je pourrais continuer à étaler ma dithyrambe, tout en rappelant que c'est la plus belle musique d'Henri Mancini, avec un thème central déchirant, à l'image de cette histoire, qui parait compliquée, de par le nombre d'histoires entremêlées, mais qui est au fond d'une grande simplicité, fruit du travail du scénariste Frederic Raphael, qui travaillera sur une autre histoire de couple avec un certain Stanley Kubrick.
Le film qui donne envie de partir en vacances, bien accompagné si possible.