Je tiens tout d’abord à signaler que j’ai joué quelques années aux différents jeux Warcraft, principalement à World of Warcraft, et que j’ai une assez bonne connaissance de l’univers et de l’histoire des différents jeux. C’est donc en tant que fan que j’écris cette critique, mais j’essaierai tout de même de rester le plus objectif possible… Mais ça va être compliqué, je l’avoue !


10 ANS !!! 10 ans que nous attendions ça ! C’est en effet en mai 2006 que Blizzard et Legendary Pictures annonçaient la mise en chantier d’un film tiré de l’univers de Warcraft. Le titre du film n’était pas encore défini, mais nous savions déjà que le film serait réalisé en « live-action » et non uniquement en image de synthèse.


Uwe Boll (pour rappel c’est un des pires cinéastes de notre époque, justement réputé pour ses nombreuses adaptations de jeux-vidéos au cinéma ratées) fut le premier à approcher Blizzard afin d’acheter les droits de Warcraft. Heureusement, la réponse des responsables de chez Blizzard fut catégorique : « Nous ne vendrons pas les droits, pas à vous… surtout pas à vous. Parce que la franchise est un tel succès qu’un mauvais film pourrait détruire cette source de revenus. » Sam Raimi est ensuite choisi pour réaliser le film. Mais le réalisateur annonce le 17 juillet 2012 qu’il ne réalisera finalement pas le film, pour divergence artistique et étant légèrement effrayé par l’ampleur du projet. Le 30 janvier 2013, c’est finalement Duncan Jones qui sera choisi par Blizzard pour réaliser ce projet titanesque, ainsi que Charles Leavitt au scénario… Duncan Jones étant lui-même un véritable joueur de la franchise vidéo-ludique, tout le projet sentait bon depuis le départ !


Certes l’histoire reste très linéaire et un prologue à la sauce Seigneur des Anneaux aurait été le bien venu, surtout pour les néophytes. Mais mis à part quelques modifications et deux ou trois trahisons, le scénario de Warcraft : Le Commencement, est dans l’ensemble, d’une telle fidélité à l’univers du jeu que ces petits manquements restent très anecdotiques. De plus l’histoire a sont lot de rebondissements et de morts inattendues, si bien qu’en tant que fan du jeu, voir l’histoire d’Azeroth prendre vie sous nos yeux avec autant de fidélité devient vite un véritable plaisir de tous les instants. Mais si vous êtes un simple amateur d’heroic-fantasy, le film vous ravira également. En effet, Duncan Jones apporte un soin tout particulier à l’histoire et à ses personnages principaux. La psychologie des personnages principaux est développée de façon exemplaire, ce qui les rend tous très attachants et nous permet d’avoir une véritable empathie envers ceux-ci. Que cela soit Anduin Lothar héros de l’Alliance, interprété par le génial et charismatique Travis Fimmel. Garona, semi-orc sexy, interprétée par la magnifique Paula Patton qui apporte la complexité qu’il faut à son personnage. Ou encore Medhiv (Ben Foster), le Roi Llane (Dominic Cooper) et le tout jeune Kadghar (Ben Schnetzer) ils sont tous vraiment parfait ! Bien que chapeauté par les gens de chez Blizzard, Duncan Jones fait preuve d’un savoir-faire et d’un souci du détail étonnant dans la reconstitution de l’univers de Warcraft. Il a bien compris depuis longtemps que le plus important pour qu’un long-métrage soit réussi et crédible aux yeux du public, est d’avoir un bon scripte et des personnages suffisamment développés. D’ailleurs, Duncan Jones donne à ses personnages une profondeur presque tangible avec une déroutante facilité. De quoi donner une véritable leçon aux dernières grosses productions Marvel, qui ont vite tendance à patauger quand il s’agit de donner une certaine consistance à ses propres personnages.


Les effets spéciaux sont également très réussis. Duncan Jones parvient à trouver le parfait équilibre entre effets spéciaux dit « traditionnels » et CGI (effet spéciaux généré par ordinateur). Les Orcs sont d’un réalisme saisissant et le travail des acteurs fait sur la capture de mouvement est carrément bluffant, au point qu’on ne distingue plus la frontière entre personnages de chair et d’os et personnages de synthèses. La reconstitution du monde d’Azeroth est de toute beauté et on ne demande qu’à en voir toujours plus. Le style des combat des Orcs est très impressionnant, ils frappent dure et fort, tandis que les Humains compensent par leur agilité et leur ruse. Quant à la représentation des différents sorts et incantations magiques, ceux-ci sont également très bien réalisés et assez proche du jeu.


Etrangement pour ce genre de grosses productions, Duncan Jones parvient à insuffler une vraie personnalité au film et opte pour une approche très sobre dans les séquences d’action, ne tombe jamais dans la surenchère et cela est plutôt bien venu, comparativement aux dernières grosses productions hollywoodiennes qui ont tendance à se tourner vers une action souvent excessive et pétaradante. Ici, c’est l’action qui est au service de l’histoire et non l’inverse. Le rythme du film est très soutenu, les événements s’enchaînent les uns après les autres et ce sans temps mort, ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde. Bien que riche de sobriété, mais toujours efficace et haletante, la réalisation durant les séquences d’action est parsemée de bonnes idées et d’effets de mise en scène très sympathiques et fort réussis. Le film est également parsemé de quelques clin d’œil destiné aux joueurs de Warcraft, mais ne sombre jamais dans le fan service outrancier.


En bref ! Avec Warcraft, Duncan Jones nous offre un film d’une fidélité cohérente avec l’univers et l’histoire du jeu d’origine, des personnages attachants et d’une psychologie suffisamment approfondie pour que l’émotion parvienne à poindre le bout de son nez, des effets spéciaux bluffant de réalisme, ainsi que des scènes d’action certes très sobres mais toujours efficaces. Il signe également la première adaptation cinématographique réussie tirée d’un univers vidéo-ludique et nous sert par la même occasion un petit bijou d’heroic-fantasy.


Malheureusement, le succès escompté n'est pas arrivé et nous n'aurons jamais la chance de voir naître les suites espérées. Ce qui est vraiment dommage car le monde d’Azeroth avait encore beaucoup de riches et passionnantes histoires à nous faire vivre...

Jonathan46
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le 3 juil. 2016

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