Mettant parfaitement en avant le mécanisme qui conduit un monstre à agir en parfaite impunité, sous couvert d’immunité diplomatique, Abel Ferrara nous le montre comme un psychopathe de la quéquette, qui pense que son pouvoir de décisionnaire économique, qui conditionnera l’existence de milliard d’humains, lui ouvre une sorte de champ d’action infini Jupitérien. De façon outrancière et irrévérencieuse il prend le pari de ne pas faire dans la dentelle. Et ça fonctionne. Quant à montrer la pourriture hein...
Gégé l’anar qui semble venir se justifier de l’intérêt d’interpréter les ordures afin de les démasquer, bien vu Gégé…, vient faire la nique à tous les tordus qui polluent le monde politique, suivez mon regard…, par un énorme bras d’honneur bien dans son style : de la cochonaille bien graisseuse. Quant à montrer les festoiements de ces « élites » qui ressemblent à des cérémonies malsaines invitant à la débauche et aux plus bas instincts, comme ces peintures de Jérôme Bosch, autant ne pas faire dans la dentelle, et force et de constater que Ferrara emploie les grands moyens. Il filme les parties fines comme des vieux pornos aux éclairages ternes et aux couleurs passées. Sa touche Pasolinienne, absolument caractéristique de ses plus grandes œuvres, et encore fortement imprimée.
Ce qu’il y a d’assez amusant avec ce film, c’est qu’il a immédiatement déclenché un torrent de haine de la part des intéressés et de leur cohorte de neuneus biberonnés à la propagande mondialiste et leur haine « anti-popolo ». Même s’il est vrai que le film n’est pas toujours subtil, force est de constater qu’il a au moins le mérite de montrer la saloperie dans ce qu’elle a de plus crasse et de mettre à jour, comme s’il fallait encore en douter… que « nos » « élites » sont pour certains de sacrés déviants, et que ces déviants qui conduisent le monde, l’emmènent à sa perte dans de « joyeux » banquets graveleux. Suivez mon regard… Et en plus si ça a pu en énerver certains, mettant en branle leurs valeurs morales ou leurs idéaux, je m’en réjouis personnellement.