Whiplash par Thomas de Rego
C'est l'exemple typique du film casse-gueule qui aurait pu mal finir sans une bonne mise en scène et un bon montage. Heureusement pour lui, Whiplash réunit ces qualités. Sur une trame très simple et un peu attendue, Whiplash vaut surtout pour son duo d'acteurs principaux. J.K. Simmons est excellent en professeur tyrannique obsédé par l'idée de découvrir (ou plutôt de faire naître) le prochain Charlie Parker, et Miles Teller joue un personnage principal nuancé, amoureux de son art mais dévoré par celui-ci.
Ce duel professeur exigeant / élève surdoué on l'a déjà vu plus d'une fois, certaines scènes sentent un peu le réchauffé et l'histoire est globalement assez attendue (malgré un évènement de mi-parcours surprenant). Mais ce n'est pas le coeur du film, qui s'attache surtout à nous faire suivre le parcours de ce jeune homme qui rêve de devenir batteur, de ses doutes et ses échecs, son arrogance et ses succès. Le tout est magnifié par une mise en scène qui chorégraphie les musiques et leur donne beaucoup d'ampleur, illustrant surtout l'exercice physique d'un batteur.
Un vrai bon film, qui sur un sujet vaste (le dévouement à sa passion et le sacrifice qu'il nécessite) choisit de faire intime et de mettre en scène un duo de personnages principaux aux comportements extrêmes, à la fois complices et antagonistes.