Ex Machina est un vrai film de SF. Le postulat de départ, romancé et embelli mais néanmoins crédible, est ici le terreau utilisé pour délivrer une réflexion pertinente et très actuelle sur l'IA et le droit de l'être humain à jouer à Dieu.
Après une exposition extrêmement rapide, le film construit petit à petit son ambiance oppressante à mesure que la relation ambiguë entre Ava et Caleb se dessine et que le doute s'installe, dans la tête du héros comme dans celle du spectateur. La grande force de Ex Machina, c'est de tenir jusqu'au bout le parti pris du minimalisme, jouant sur la relation entre les trois personnages et en interrogeant constamment le spectateur sur les motivations de chacun d'entre eux, sans alourdir le récit avec un nouvel élément perturbateur.
A mesure que le film progresse l'histoire s'éloigne des poncifs habituels des questions relatives à l'intelligence artificielle pour titiller une autre corde, subtilement: quels droits accorder à une intelligence créée par l'Homme?
Le final, bien qu'un peu attendu, délivre une réponse intéressante. Mais là où Ex Machina fait très fort, c'est dans la manière dont il mêle ses deux thèmes, la prouesse scientifique et l'empathie humaine: le vaste champ d'interrogation que sont les IAs, dont les questions sont plus actuelles que jamais, trouve ici un écho troublant.