Kat Connors commence par raconter que sa mère a soudainement disparue. De là débute le récit d'une histoire de vie sur fond de mystère. En premier lieu, "White Bird" s'applique à dévoiler subtilement ses personnages. Puis il divulgue petit à petit leurs failles profondes et leurs secrets.

La mère de Kat est franchement dérangée. Eve (Eva Green) est bousculée par les effets de l'âge. Obsédée par la beauté de sa fille, elle lui voue une jalousie maladive. Elle a en quelque sorte le sentiment de s'être fait voler cette beauté.
La relation avec son mari est encore plus conflictuelle. Eve est très agressive envers Brock, son époux. Le couple apparaît dans un fol épuisement. Ils ne se supportent clairement plus.
Kat est plutôt proche de son père. Cette relation est naturellement touchante, ça aurait mérité qu'elle soit plus approfondie.
Puis, il y a le jeune voisin Phil qui débarque dans ce foyer. La mère de Kat voit d'un drôle d’œil la relation qu'il a avec sa fille. C'est encore la jalousie qui agit, car maman aimerait jouer la couguar. Phil et Kat forment en tout cas un couple plutôt charmant.
On rencontre aussi Mickey et Beth, deux amis proches de Kat. Ils apportent du baume au cœur à son quotidien éprouvant.

Une fois tous ces protagonistes présentés, on entre dans leur intimité. Après une excursion dans le passé de cette famille, la narration reprend son fil. La disparition de Eve prend une tournure onirique. Le scénario présage même d'une disparition quelque peu surnaturelle. Le ton du film est en tout cas franchement onirique. Les rêveries de Kat sont assez belles.
On rencontre une jeune femme lunaire qui prendra peu à peu la mesure pragmatique des événements. Elle finit par entendre ce sur quoi elle faisait inconsciemment l'impasse. L'onirisme vire délicatement à l'ambiance glaciale. Le film ne subit par pour autant un coup de froid. Le ton reste amusant, notamment grâce à un bon cynisme. La scène où Kat et ses amis débarrassent les vieux journaux en est la plus riche. Elle est angoissante, forte en tension, mais aussi légère. Il y règne un réalisme fascinant.

Rencontres de fortes personnalités qui sont touchantes de vérité et tendues dans les non-dits. "White Bird" est une photo de famille sur papier glacé, qui s'écaille progressivement.
adamkesher01
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Carnet de bord 2014

Créée

le 12 nov. 2014

Critique lue 280 fois

2 j'aime

Adam Kesher

Écrit par

Critique lue 280 fois

2

D'autres avis sur White Bird

White Bird
Aym
10

L'Oiseau Blanc d'Araki est majestueux

Quatre ans après son dernier chef d’œuvre, un trip hystérique parano mémorable du nom de Kaboom, Gregg Araki présente cette année son onzième film : White Bird in a Blizzard, sobrement renommé White...

Par

le 29 août 2014

27 j'aime

3

White Bird
Alex-La-Biche
6

Mystère et boules de gomme

Gregg Araki du haut de ses 55 ans, est un éternel sale gosse. Ses films sont d'une folie inimaginable, à tel point que Kaboom demeurera toujours une référence du film "what's the fuck". Mais notre...

le 16 oct. 2014

23 j'aime

16

White Bird
blig
5

Chialene Woodley

Madre Eva Green disparaît du jour au lendemain. Sa caisse, ses vêtements, ses valoches trônent fièrement dans le dressing, le garage et le placard. Respectivement. Ou presque. Bref. Mais que fait la...

Par

le 19 oct. 2014

21 j'aime

5

Du même critique

Hunger Games : La Révolte, partie 1
adamkesher01
6

Katniss Everdeen et l'Ordre du Gai Moqueur

Après l'embrasement, les cendres. Dans un rythme et un ton différent des deux premiers épisodes, ce troisième opus tient le fond et la forme de la saga. La double romance prend déplorablement de...

le 22 nov. 2014

24 j'aime

1

3 cœurs
adamkesher01
3

Vérité nulle

Tout ce que la bande-annonce de "3 Cœurs" laissait présager de mauvais y est. Un récit formaté et bâclé à la fois, des acteurs enfermés dans des rôles extrêmement redondants et une mise en scène...

le 20 sept. 2014

22 j'aime

11

Les Profs
adamkesher01
3

Bande déchainée

«J'ai avoué avoir écrit ce film avec un prof de français mais il n'empêche qu'il est très con» Voila les dires, rassurants je trouve, qu'avaient Pierre-François Martin-Laval pour lancer la toute...

le 4 mars 2013

18 j'aime