Décidément, je crois bien que la veine classique de Gus Van Sant me touche plus que quand il essaie à devenir un auteur (Gerry mis à part), car Will Hunting est un de ces films qui touche, et qui remue, ce que je trouve très rare de nos jours.
La confrontation entre ce jeune homme, un génie qui fiche sa vie en l'air à cause de son asocialité et de son caractère emporté, face à ce psy hors norme mais qui a ses fêlures, est très forte. J'avais lu que Will Hunting faisait partie de ces films à vocations, et je le comprends tout à fait, car les paroles prononcées par Robin Williams, qui est magnifique, résonnent en chacun d'entre nous.
J'aime bien l'évolution du personnage de Will Hunting, car si son caractère change au fond assez peu, il s'adoucit, s'humanise, et comprend que sa voie n'est pas celle d'être balayeur dans une fac où il résolve des théorèmes mathématiques comme on fait son lit.
Outre ces deux acteurs, on retrouve Ben Affleck, Minnie Driver (aux abonnés absents désormais), et Stellan Skarsgård. Cette profusion d'acteurs fait qu'il y a beaucoup d'histoires annexes (dont l'amitié entre les personnages d'Aflleck et Damon), mais je trouve que ça n'est jamais lourdingue.
Personnellement, je suis surtout ému par le personnage du psy, où l'on apprend qu'il vit avec une béquille sentimentale depuis qu'il a perdu sa femme. Il apprendra à Will Hunting comment se surpasser, se sortir de ses propres œillères.
Bien que le film soit réalisé par Gus Van Sant, il s'agit avant tout de l’œuvre de Matt Damon et Ben Affleck, dont le sujet est partiellement autobiographique. Pour ce film de commande, le réalisateur s'en sort vraiment bien, notamment une bonne scène de combat dans un terrain de basket filmée au ralenti avec de la pop en musique de fond.
Est-ce là un excellent feel good movie ? Oh que oui, et c'est ce que je retire de Will Hunting, en plus d'être un excellent film.