Willy's Wonderland par Olivier Antoine

L'intro annonce le film comme celui de trop, celui qui nous fait dire que, même si on aime Nic Cage là ça commence à faire bcp de séries z médiocres, cynique et cheap.
Puis le film commence pour de bon et s'ensuit un sentiment de 'pourquoi pas?'. Ho certes on ne s'attend à rien de fameux mais ça a l'air de pouvoir fonctionner: les acteurs ne sont pas catastrophiques, il y a un peu d'humour qui arrive parfois à faire mouche, des tableaux loufoques et surtout, apparemment, un certain esprit méta de dérision qui utilisent gentiment les clichés du genre sans non plus trop en faire. C'est le cadre, et ça aurait pu marcher. Hélas, il n'y a pas ni scénario ni rythme. L'histoire c'est donc Cage qui fait la bagarre avec des peluches géantes. Avouez que c'est un peu mince. Le rythme est très mauvais, trahissant cette absence de scénario et donc de structure, impossible de rythmer quoi que ce soit quand le film se résume à un enchainement de séquences répétitives: bagarre, flipper, glouglou énergy drink. Il en résulte que le film se met parfois à patiner lors de très gênants temps morts où le concept de l'oeuvre (sic) étale tout son vide, "oui donc c'est l'histoire d'un type enfermé dans une salle des fêtes avec des peluches démoniaques géantes et... heu... attend fais voir le script... ha oui! donc, bagarre, zoom sur Cage qui fait la gueule tout ça quoi, lol... oui?", comme un gars qui essaierait de vous raconter une histoire sans y arriver, oubliant des trucs, revenant en arrière, bref, ça prend pas.
Ca se laisse regarder si vous êtes curieux mais ça ne présente clairement que peu d'intérêt, voire aucun, même en temps que projet assumé comme loufoque, c'est pas spécialement dingue en fait.
Et finalement ce qui est gênant c'est que si on aime bien Cage et que l'on considère de fait certains des films où il joue avec indulgence, on ne finit plus par ne le voir que dans des projets cyniquement mercantiles qui se foutent du public, et là c'est déjà plus problématique.