Wolves don't kill unlucky deer. They kill the weak ones.

Un thriller qui repose avant tout sur son ambiance reculée et enneigée pour créer la tension qui maintient un semblant de suspens. On peut y ajouter le traitement fait sur le plan personnel des personnages, beaucoup plus intéressant et développé que l’enquête à proprement dit. Car le thriller même n’en est presque pas : le contexte pose les bases d’une enquête, mais au final celle-ci n’avancera pas tant que ça et sera plus un jeu de piste (au sens littéral) qu’une véritable investigation. À aucun moment, le film n’essaye d’insinuer le doute, puis qu’au final on tombera sur les coupables lorsque l’intrigue jugera nécessaire qu’on les rencontre, et ça se résoudra de lui-même à partir de ce moment.

On peut concéder que la scène explicative réussira à être brutal et révoltante dans sa cruauté, même si elle n’est pas vraiment nécessaire à l’intrigue en soit puisqu’on avait déjà tout compris à ce stade. L’intrigue a donc une lecture hyper basique de son enquête, qui ne cherche pas à brouiller les pistes, tout est premier degrés. Ça manque de nuance, sans parler du mobile, à la fois ridicule, car profondément égoïste, et pitoyable. Ce qui est à la fois surprenant et décevant de la part du type qui avait scénarisé Sicario et Comanchira (on y retrouvera d’ailleurs la même atmosphère général).

Le casting sera dans l’ensemble moyen, Renner faisant du Renner et Olsen essayant d’avoir du charisme. Techniquement, à l’image de l’intrigue, c’est extrêmement classique dans la réalisation. Restera donc les décors sublimes du Wyoming en plein hiver, pour ceux qui aiment les paysages et les plans larges.

Bref, un thriller pas franchement mémorable, qui vaudra le coup pour le contexte dans lequel il se situe et le message qu’il fait passer sur les réserves amérindiennes. Au-delà, il n’y a pas franchement grand-chose à en tirer.