Wind River – Comancheria au rayon surgelé

Ouif… Bon OK c’est vrai que c’est pas vilain… Mais bon… Y’a pas grand-chose à se mettre sous la dent non plus. En gros, c’est un « Comancheria » mais en assez fade. Alors ce n’est pas un hasard non plus puisqu’on retrouve aux commandes de ce « Wind River » Taylor Sheridan, celui-là même qui avait écrit le scénario du chef d’œuvre réalisé par David McKenzie. Seulement voilà, le cinéma ce n’est pas que de l’écrit, et ce « Wind River » me l’a bien démontré à mes dépends… Parce que, quand on y réfléchit bien, il n’y a finalement que ça qui soit véritablement différent entre ces deux films : la réalisation… Même univers d’Amérique vide, isolée et perdue. Mêmes personnages de cow-boys et d’indiens d’un autre âge. Même regard porté sur une population qui assiste à sa propre extinction... Certes, Jeff Bridges et Ben Foster ne sont plus de la partie (Gil Birmingham, lui, a rempilé), mais malgré tout le duo Jeremy Renner / Elizabeth Olsen prend plutôt bien la relève dans ce domaine là… Non, il n’y a pas à dire, ce qui cloche le plus dans ce film, c’est surtout sa réalisation vraiment pas très inspirée… Alternance anarchique entre caméra au poing et caméra sur trépied, montage parfois aléatoire et (j’ai l’impression) pas vraiment réfléchi en terme de narration, plans aériens qui suivent les sujets selon des angles qui ne donnent aucune ampleur à l’immensité de l’espace… On se retrouve du coup avec un film qui ne dégage aucun magnétisme. Il faut se contenter de l’histoire donc, et éventuellement d’un certain effet de dépaysement… Et donc voilà, sans être hideux, c’est quand même bien peu, surtout quand l’intrigue se veut volontairement simple et basique pour laisser la vedette à l’environnement… Voilà le résultat : sans vraie fausse note, le soufflet ne gonfle malgré tout jamais vraiment, si bien que quand ce film s’est fini, je me suis dit : « Bon… Mouif… C’est tout ? » Parce que le problème il est un peu là. C’est tout en termes d’exploration ? C’est tout en termes de sensation ? C’est tout en termes de propos ? Alors certes, c’est pas méchant. C’est pas vilain non plus. Mais bon… Un univers comme celui-là méritait bien mieux qu’un Taylor Sheridan pour le réaliser… Comme quoi, scénariste et réalisateur, ce n’est vraiment pas le même métier…

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le 16 sept. 2017

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