Ciel gris, boue, froid. Dès les premiers plans, on sait que Winter's bone va chercher à nous en foutre plein la tronche. C'est bien simple, on a l'impression de voir un film post-apocalyptique facon "La Route", plus qu'un portrait tier-mondiste de l'amérique contemporaine. Tout est sale: les fringues, les gens, les mots, le jardin... Quand tout n'est pas brulé ou mort.
Il n'y a pas d'espoir dans Winter's Bone, il n'y a rien de positif. Les relations sont au mieux tribales, au pire bestiales. Les perspectives au mieux déprimantes au pire inexistantes. La passé au mieux minable, au pire criminel.

Ce portrait sans concession d'une Amérique profonde déshéritée, obèse, inculte, perverse, tout juste bonne à s'enrôler dans l'armée, se révèle une entreprise d'exagération du pire, par trop caricatural pour qu'on puisse croire à l'intrigue, ou juste croire à quelque chose. Comme s'il fallait, pour remuer le spectateur, mettre au carré chaque situation pas jouasse avec un ciel nuageux, mot méchant, un détail déprimant. En fait c'est le parfait symétrique d'une comédie romantique: pas de ciels bleus, les écureuils se font manger, l'happy-end donnerai à certains envie de se suicider...

Dommage, vraiment. Il y avait quelque chose à dire, une description à faire, un caractère certain, une bonne actrice, une tension intéressante... mais un trait trop grossier, qui sabote tout.
Pimprenelle
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ciné 2011 et L'âme américaine

Créée

le 13 mars 2011

Critique lue 370 fois

5 j'aime

3 commentaires

Pimprenelle

Écrit par

Critique lue 370 fois

5
3

D'autres avis sur Winter's Bone

Winter's Bone
Aurea
6

Une autre Amérique

Un grand et beau film, sombre et dur, ou la quête d'une adolescente de 17 ans, isolée avec sa mère incurable et ses jeunes frère et soeur dans l'Amérique profonde du Missouri. Animée d'une foi...

le 25 juil. 2011

54 j'aime

12

Winter's Bone
VaultBoy
8

Alors c'est ça, l'Amérique d'en bas ?

Le Missouri, déjà à la base, ça ne fait pas rêver. On y passerait sans doute pas ses vacances. La civilisation y semble au point mort, comme si l'humanité n'était plus concernée que par la survie des...

le 13 mars 2011

40 j'aime

5

Winter's Bone
takeshi29
8

Du cinéma indépendant de très haute tenue

Le cinéma indépendant américain recèle des trésors perdus au milieu de trop nombreux produits préfabriqués "Sundance", et en voici un sublime exemple (d'ailleurs récompensé par le prix du jury ainsi...

le 1 juil. 2011

26 j'aime

Du même critique

Elephant
Pimprenelle
5

Esthétique mais chiant

Je ne suis pas un esthète, j'aime les films qui racontent une histoire. Elephant est un peu une exception à cette règle. Car du film, c'est vraiment l'esthetique qui en est l'aspect le plus marquant:...

le 16 févr. 2011

88 j'aime

15

Cosmopolis
Pimprenelle
1

Cronenberg, c'était la dernière fois

Sérieusement, que s'est-il passé? Je ne parle pas de la sélection du bousin à Cannes, ca je peux comprendre. Mais comment un tel massacre cinématographique a-t-il pu se produire impunément. Quoi,...

le 27 mai 2012

85 j'aime

24

Démineur
Pimprenelle
2

Espoir miné

Je me souviens bien, j'avais 7 ans. Mon papa nous annonce que, demain, il va ramener un ordinateur à la maison. Un or-di-na-teur. Le premier, un 386DX. Ma question, immédiate: "il y aura des jeux...

le 1 févr. 2011

83 j'aime

12