Wolf Creek 2
6.5
Wolf Creek 2

Film de Greg McLean (2014)

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Petit rappel : le premier WOLF CREEK nous présentait


Un groupe de trois jeunes touristes venus arpenter l’Outback Australien.
En quête d’aventures inédites et de situations extrêmes, le sort se retourna pourtant contre eux jusqu’à ce qu’ils se retrouvent, et cela par la force d’un scénario implacable, confrontés à un homme aussi jovial que psychopathe et imprévisible. Mick Taylor (énorme John Jarratt).


Un classique d’horreur psychologique ! Qui, via une certaine forme de torture, malmenait autant le spectateur bouleversé dans ses certitudes, que les protagonistes principaux. On avait donc quitté le premier Wolf Creek sur un Mick Taylor vainqueur. Une fin sans équivoque, annonçant une suite inévitablement plus cruelle, plus violente, plus spectaculaire que l’intégralité du métrage que l’on venait de voir. WOLF CREEK 2, à la différence du premier film, SUIT l’inénarrable Mick Taylor.


Ainsi dès la première scène le ton est donné. Mick Taylor poursuit ses opposants tel le camion de Duel, quel qu’ils soient, et les punit. Simplement pour avoir été sur son « territoire ».
Le film propose à ce niveau une inventivité inédite pour mettre en scène les rapports de chasse à l’homme, de torture psychologique et/ou physique. Torture à la fois spectaculaire, graphique, ou illustrée par de pures scènes d’action… Un délice. En plus du rythme effréné, la variété des situations est particulièrement surprenante, vu le caractère « huis-clos à ciel ouvert » du film. De multiples références émaillent bien sur Wolf Creek 2, mais le plus intéressant reste la manière de les mettre en image… Cette sensibilité typiquement australienne (voir Mister Babadook). John Jarratt est également pour beaucoup dans le plaisir ressenti face au film, grâce à son interprétation démentielle de Mick Taylor, personnage jovial au rire dégueulasse et à la cruauté sans limite.


Nul besoin d’avoir vu le premier film pour apprécier (ou non) la nouvelle direction prise par ce second film : ici, la violence est crue, frontale, exagérée, gratuite. Il s’agit d’un pur plaisir coupable, celui de suivre un personnage profondément abject torturer presque gratuitement d’autres protagonistes. Torture d’autant plus dérangeante que ceux ci n’ont rien demandé à personne. Pire. Le film ne prend même pas la peine de développer chez eux une quelconque psychologie ou passif, et se sert d’eux uniquement comme chair à canon. Ç’aurait pu être un défaut, mais au contraire, cela renforce l’aspect dérangeant ET jouissif qui se dégage du film.



”In this world, there’s people like me, and there’s people like you.
And people like me EAT people like you. For breakfast ”



Bref. Âmes sensibles, s’abstenir.
Il s’agit d’un pur film d’horreur qui ne rassure presque jamais son spectateur, mais plutôt cherche à proposer une espèce de pornographie de la violence. Simplement le réalisateur est-il particulièrement doué pour mettre en scène une violence dérangeante et sale sans chercher la provocation gratuite, comme avait pu le faire Eli Roth et sa série Hostel. (ou, avec l’ignoble Sturmgruppe). Il faut avouer que l’horreur Australienne, après l’excellent The Loved Ones prouve sa vitalité et sa sensibilité singulière, utilisant les codes du genre avec une sensibilité qui s’éloigne de tout opportunisme commercial. Et c’est foutrement rafraîchissant.

Georgeslechameau
7

Créée

le 29 juil. 2020

Critique lue 453 fois

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