The Wolverine, malgré le charisme du personnage original, farouche et tendre, sauvage et tourmenté, est un film qui ne fait rien d’autre que suivre la ligne tracée par Marvel, celle d’un univers tarabiscoté, tiré dans tous les sens, sans cohérence ni intérêt, si ce n’est celui d’engranger toujours plus d’argent en découpant, torturant ses histoires, ses idées, pour nous amener là où le veulent les actionnaires : encore et encore dans les endroits où on sort la carte bleue.

C’est donc presque le seul intérêt de ce film qui nous accroche pendant une petite demi heure avec un démarrage le 9 août 1945, à Nagasaki, moment crucial tant pour le monde que pour les X-men et pour ce long métrage qui voit Logan sauver un japonais d’une mort certaine.

Bien des années plus tard, l’immortel est appelé au chevet de cet homme, désormais le plus puissant d’Asie, mais également mourant, et reconnaissant.

La suite n’est qu’une succession de lourdeurs dès lors que les yakuzas sont éclipsés pour laisser la place aux dilemmes et à la faiblesse de Logan. C’est à dire que malgré tout, il vieillit le bon Hugh Jackman et si Marvel veut continuer son délire indéfiniment, il faudra bien lui trouver un remplaçant. Il a beau être tout en sèche et en nerfs et en veines gonflées, il n’a plus la superbe imposante de sa prime jeunesse.

Et il souffre. Affaibli, Logan se prend d’affection pour une japonaise sans formes mais au regard tendre, ce genre de filles érudites, intellectuelles, belles, parfaites, qui pourraient être maîtresses d’école ou bibliothécaire et dont les films font des princesses sans nous dire que ce genre de filles n’a aucune libido et qu’elles déçoivent forcément, brisant leur mythe en même temps que la crédibilité de la narration.

Et tiens, puisqu’on parle de l’histoire, en plein naufrage, il faut relever les twists à répétition qui surviennent en dépit du bon sens, n’importe comment. Ils sont accompagnés bien souvent d’une mise en scène ridicule, à l’image du reste du film qui nous propose des ninjas qui font des roues sans les mains et des pirouettes dès qu’ils passent devant la caméra ou devant une porte, des poisons qui font effet un moment, puis plus, puis à nouveau, et des rêves insupportables de cette mocheté de Jean Gray à qui Logan ne se pardonne pas d’avoir fait du mal.

Toutes les ficelles et socles de l’histoire sont sciés, sabotés, tourmentés, essorés jusqu’à ce que tout se mélange, dans votre tête comme à l’écran, comme si le but n’était pas de réaliser un film honorable, un pamphlet humain à l’image des X-men, mais une bouillabaisse, ou une choucroute trop cuite, un magma informe et immangeable.

C’est bien simple, Wolverine, le combat de l’immortel est au même niveau que son prédécesseur. Plus que dispensable.
hillson
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le 22 déc. 2013

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