Après Salvador, Platoon, Né un 4 juillet, J.F.K… on pouvait attendre d’Oliver Stone la vision choc du jour qui a ébranlé le monde en ce 11 septembre 2001. Comme à l’accoutumer, le réalisateur repose sa narration non pas sur l’évènement même, mais plutôt en l’illustrant à partir du vécu de personnages placés au cœur de l’action. Ici, un groupe de policiers coincés dans la galerie marchande qui relie les deux tours du W.T.C.
Dès les première minutes, on frémit d’appréhension, justifiée par une reconstitution originale puisque filmée de l’intérieur, elle nous apporte une vision impressionnante jusqu’aux effondrements respectifs des deux tours. On se félicite alors de tant d’audace.
Mais elle n’est que d’une courte durée. Car très vite tout se fige, normal dira t-on puisque les survivants sont coincés dans les décombres ! Et par conséquent, il faut meubler les vides. Et c’est justement là que cela se dégrade… Non pas le récit par lui-même, basé sur des témoignages dont on espère que Stone n’a pas voulu les « sensationnaliser », mais plutôt de la manière dont il les traite. Un petit coup de bobine en alternance sur les miraculés, qui en pareille circonstance réfléchissent logiquement au sens de leur vie, fondue au noir, enchaînement sur les familles de ceux-ci, qui vient illustrer pesamment ce que ces deux-là pensent. Soit
On pourrait respecter ce genre de scénario, ce ne serait pas le premier du genre à travailler la guimauve dans le genre film catastrophe. Mais Stone va plus loin et dépasse les codes. Ses personnages sont pour le moins diminués. D’émotions sincères d’abord, car question crédibilité il faut chercher loin. Diminués aussi par un amoncellement de poncifs et clichés à tout va… Et si ce n’était que ça ! Car même la mise en scène en rajoute, jusqu’à l’apparition christique qui frise la débilité et provoque l’hilarité…
Oliver Stone est un ancien G.I, il filme comme tel ! Sa compétence de cinéaste ne devrait pas dépasser les scènes de combats, d’affrontement, d’action. Dès qu’il tend à décrire des sentiments autres, il s’embourbe dans le démonstratif et la caricature. Dommage !