« Surtout tu n'oublies pas de claquer des dents, ok ? »
Au pays des zombies donc, rien de nouveau... Surtout quand le sujet n'est pas assumé, et que les influences et remakes sont nombreux - on pense à L'armée des morts, Je suis une légende, Alerte! mais aussi à ce pauvre monsieur Roméro.
La mise en place des personnages est convenue et stéréotypée (la gamine malade, le père ancien militaire reconverti pour sa famille, le gouvernement et ses chantages...). Le scénario est jalonné de passages obligés et téléphonés - l'adaptation en jeu vidéo ne m'étonnerait pas ! D'ailleurs, la famille n'est là que pour la vitrine car, une fois l'introduction passée, elle est plutôt remisée au rang de grain de sable que de motivation morale. On suit alors Brad Pitt à travers le monde, remontant des pistes toutes plus brumeuses les unes que les autres, histoire de trouver le patient zéro.
Sauf que, au final, on obtient un film composé de chapitres mal agencés : Brad et sa famille, Brad chez les militaires, Brad dans un avion, Brad chez les scientifiques, Brad et sa famille. Et pour couronner le tout, la fin bâclée et une voix-off moralisatrice hors-sujet... Brad Pitt, également producteur, nous gratifie du minimum syndical, avec un personnage pourtant plutôt intéressant au début : il se pose et observe, évalue le temps de contamination et garde souvent la tête froide. Les effets massifs d'invasion et de déplacement des foules restent crédibles malgré la violence des impacts et la rapidité des forcenés. Forcenés "trop" mis en scène d'ailleurs lors de séquences plus intimistes : on sent le monteur heureux de son enième plan de coupe, ou l'indication du metteur en scène un poil insistant : « Surtout tu n'oublies pas de claquer des dents, ok ? ».
Matthew Bellamy compose la bande sonore en compagnie de Marco Beltrami, et ces thèmes, reconnaissables, se fondent correctement dans les ambiances apocalyptiques ou aseptisées du film.
En un clic : Voilà le résultat d'un film de genre qui n'ose pas s'assumer et qui en omet les épices propres. C'est comme si on faisait un David Lynch compréhensible... Une ignominie.