L'adaptation sur grand écran du livre World War Z était un projet qui m'avait tapé dans l’œil lors de son annonce. L'idée du bouquin, raconter le déroulement d'une invasion de zombies à l'échelle mondiale via plusieurs interviews de personnes ayant eu un rôle dans le conflit aurait pu donner naissance à un film à mi-chemin entre l'horreur et le documentaire. Au final cela aurait été un traitement vraiment original et aurait apporté une bouffée d'air frais au film de zombies.
Seulement voilà, l'équipe du film a préféré ignorer totalement le livre, ne reprenant que son titre et son concept de «guerre mondial contre les zombies». Mais peut-on parler de «guerre mondiale» lorsque l'on ne nous montre que trois pays au total ?
La deuxième ambition était de faire un film de zombies à gros budget. Le problème c'est que le résultat ressemble plus à un film catastrophe qu'un film de zombie.
La faute au fait de vouloir faire un film de morts vivants pour tout public et donc de ne quasiment jamais montrer ni de sang ni de personnes se faire bouffer. Cela reviendrait à faire un porno sans jamais montrer de copulations. Totalement con et hors propos.
Après une intro complètement bordélique qui tente de nous faire comprendre que c'est la merde un peu partout dans le monde, on retrouve Brad Pitt et toute sa petite famille coincés dans les embouteillages car tout le monde a décidé de fuir en même temps. Il va de soi que les morts vivants finissent par débarquer en mode vénère. Ouai car dans World War Z les zombies ressemblent plus à des gymnastes qu'à des morts vivants. Ils courent, ils sautent, ils fracassent les vitres des voitures avec leurs têtes. Bref ils ne sont pas contents. Mais bon Pitt et sa famille vont s'en sortir et trouver refuge sur un porte avion de l'armée. Armée qui va l'envoyer trouver l'origine du virus et une façon d'arrêter sa propagation. Mais pas d'inquiétude, il sera accompagné des meilleurs soldats et d'un scientifique qui, je cite « est notre meilleur espoir»
Pas de chance pour Pitt, toutes les personnes qu'il va croiser tout le long du film sont tous des blaireaux incapables de faire quoi que ce soit correctement. Le fameux scientifique, vous savez le «meilleur espoir», bah quelques poignées de secondes après son introduction il meurt... En glissant... Bon cela donne tout de même l'un des dialogues les plus drôles du film.
- Que s'est-il passé ?
- Il a glissé ! Il est mort !
Pauvre Brad. Etre accompagné de tacherons pareils cela ne doit pas être évident. Les mecs sont tellement empotés qu'ils sont au final plus dangereux que les zombies !
Les types expliquent à Brad qu'il faut tirer dans la tête et eux ils font quoi ? Ils tirent dans la poitrine.
On leur explique que les bestioles réagissent au son et eux ils font quoi ? Un concours de celui qui fera le plus de bruit.
En fait le véritable moyen pour faire en sorte que les morts vivants arrêtent de se multiplier est simple. Il suffit d'arrêter d'envoyer tout ces militaires aussi inutiles que des portes sans poignées sur le terrain.
Mais si encore la réalisation était convenable on pourrait se contenter de regarder un bon divertissement sans prise de tête. Le problème c'est que Marc Foster a du mal à faire en sorte que ces deux mains lui obéisse convenablement. Bon déjà à l'époque de Quantum of Solace, on sentait que le bonhomme avait un début de Parkinson. Le problème c'est que sur World War Z il semble avoir atteint la phase terminale de la maladie. Ou alors toute les scènes d'action du film on été tournées pendant un tremblement de terre de magnitude 10 sur l’échelle de Richter. La caméra bouge dans tout les sens et pendant ce temps on se prépare un cacheton contre le mal de crâne qui commence à pointer le bout de son nez.
Mais au final ce qui fait déborder le vase, c'est toute ces situations qui nous font mourir de rire tellement elles n'ont aucune logique. Des situations où les personnages ont des réactions tellement stupides qu'on se dit qu'en fait World War Z c'est le remake ricain de Shaun of the Dead. Car être coincé dans un avion en plein vol avec des zombies ok c'est dangereux. Mais que le mec ait pas réalisé que balancer une putain de grenade ça allait augmenter la dangerosité de la situation plutôt que la réduire, c'est que la connexion de ces putain de neurones ne doit pas fonctionner correctement.
Mais bon après tout on s'en cogne vu qu'un crash d'avion cela ne provoque que quelques lésions mineures. Limite se cogner le gros orteil dans le coin d'un meuble provoque plus de dégâts. Surtout que le bordel s'est crashé à quelques minutes de là où le héros devait se rendre donc au final c'est tout bénef pour lui.
Voilà toutes les raisons qui font que World War Z est un film complètement à coté de la plaque. Il fait du soft là ou il veut faire de l'horreur. Il fait rire là ou il veut faire de la peur et surtout il fait ressentir le frisson de la honte dans les moments dramatiques. Les zombies ressemblent à des fans de tectonique en pleine crise d'épilepsie et aucune tension ne vient nous faire vibrer. Au final World War Z s’avère être un putain de fourre-tout de toutes les pires scènes de film catastrophe que le cinéma américain nous a offert depuis les trente dernières années. Mais avec des zombies en plus. Enfin des zombies végétariens vu qu'ils ne bouffent personne.
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le 12 mai 2014

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