L'envol du phœnix et le chant du cygne

Fin de la plus longue saga héroïque, avec près de 20 ans à ses compteurs. L'absence du virtuose Singer à la réalisation se fait malheureusement sentir pour un film qui manque cruellement de rythme, d'audace et de réel sous-texte. Avec certaines scènes aux allures de mauvaises séries TV (comprendre la majorité de celles avec Jessica Chastain!), on peine à retrouver la beauté des longs-métrages passés, les décors magnifiques qu'on avait pu nous proposer autrefois, le contexte historique des décennies précédentes. A cela on peut rajouter le développement minimaliste des personnages - excepté les quatre survivants de First Class - qui en viendrait presque à détruire les efforts du précédent opus.

Oui, la saga mutante si chère à mon cœur ne termine pas par son meilleur élève. Pourtant, l'envol du phœnix a de l'émotion à revendre. La ballade spatiale sur fond de Hans Zimmer inspiré est très sympathique, la bataille du train - épique à souhait - sonne comme un dernier repas de famille. Il s'agit de dire au revoir à des personnages avec lesquels j'ai grandi. Et cela reste fort, comme cette dernier partie d'échec entre Xavier et Eric, cette dernière minute et son message d'espoir, cette école remplie de vie et d'avenir. Le film tout entier est un chant du cygne, hommage à tout le travail passé, références multiples à ce que nos héros ont traversé. Il s'agit de boucler la boucle… Aujourd'hui je suis un peu déçu mais je sais pertinemment que de visionnage en revisionnage, j'apprécierai chaque fois davantage ce film. D'autant que la prochaine itération de mes héros préférés n'est pas pour demain...