Du trois étoiles qui aurait dû en mériter quatre !

Généralement, on demande à un film comme X-Men : DoFP d'être, idéalement, à la fois un blockbuster intelligent pour changer, et de l'entertainment solide, comme il se doit. Ce dernier, clairement une des meilleures réalisations de Singer, remplit la todo list, c'est indéniable. Le spectacle n'est pas aussi génial que clamé sur tous les toits par les hordes de fanboys n'attendant que ça, la faute à quelques défauts qui placent le film un cran en-dessous de First Class, mais indéniablement, ça a une sacrée gueule. Enfin, comme on est un peu branleur aujourd'hui et parce que ce n'est pas un chef-d'oeuvre non plus, hop, critique en pours et contres.
LES PLUS :
- Un scénario ambitieux changeant par sa complexité du lot des blockbusters. Ce n'est pas du Tarkovski, mais c'est toujours agréable à prendre.
- La réalisation de Bryan Singer (donc). Fluide et millimétrée, étourdissante sans en faire des tonnes (on pense par exemple aux retrouvailles parisiennes entre les protagonistes principaux), assurant dans les scènes intimistes (tout le Professeur au début) comme dans les séquences de destructions massives.
- Un travail d'effets spéciaux élégant et sans bavure, remplissant le cahier des charges du blockbuster moderne.
- James McAvoy, qui a récemment rappelé l'étendue de son talent dans l'hallucinant Filth de John S. Baird, brille de tous feux dans un rôle d'une complexité inhabituelle dans l'univers des comics. Son rapport à son handicap, à sa destiné, à Magneto et à Mystique, tout est développé avec une nuance très appréciable.
- Sans surprise, un casting de qualité. On a déjà parlé de McAvoy, Michael Fassbender devient une garantie de qualité à lui tout seul, Hugh Jackman assure toujours le spectacle sans même faire trop d'effort, les vieux de la vieille tout pareil (McKellen et Stewart), la chtite Jennifer fait toujours une excellente mystique, malgré sa bouille pouponne.
- Une articulation des sauts dans le temps tout à fait limpide.
- Le Nixon, plutôt bien trouvé.
LES MOINS :
- Une structure narrative trop ambitieuse pour son bien : ça démarre bien, mais sur la fin, ça s'éparpille un peu trop pour bien négocier tous les tournants.
- Un casting de qualité certes, mais pas forcément parfaitement exploité. Le film aurait pu faire un bien meilleur usage de l'habituellement génial Fassbender, pas très à l'aise dans un rôle qui se simplifie trop en deuxième moitié d'histoire : si toute la partie dans les seventies, qui voit la réunion un peu forcée des deux amis/ennemis, est électrique, le film retombe dans la facilité dès que Magneto redevient evil (sur un ton robotique : "je le savaiiis que les humains sont tous des enfoiiiréééés, tuez les tous"). Par ailleurs, le film a beau mettre l'accent sur Mystique, il ne prend pas bien le temps de sonder sa petite âme forcément torturée (niveau crise d'identité, ça doit se poser là). X Men : DOFP, ce n'est pas non plus Antonioni chez les super-héros.
- Un sous-développement des personnages secondaires, on pense essentiellement aux "superhéros" dans le futur.
- Le sempiternel recours à la destruction pantagruélique dans son finale, rappelant celui de Captain America 2 : à la fin, ça a beau être bien fichu, trop de destruction tue la destruction. On aurait presque préféré une fin en huis-clos à du macro qui laisse froid.
- Le casting d'un nain, fût-il plus charismatique que Christopher Walken, dans le rôle d'un puissant et mégalomaniaque entrepreneur (désolé, Tyrion, mais tu ferais le bouffon de cirque sans ton nom de famille).
- La promo française faite en trop grande partie sur notre star internationale, Omar Sy (rires), alors qu'il a trois répliques, et qu'on le voit cinq minutes (et que son pouvoir est bidon). Je sais, ce n'est pas la faute au film, mais quand même. Non-assistance à personne en danger, ça peut prendre cher.