Everything that has an end has a beginning.
Alors que le studio Marvel met en place les Avengers, la team censée succeder aux X-Men, il n'en oublie pas pour autant ceux qui sont à l'origine du succès en salles de films de super-héros, et avant de nous abandonner jusqu'en 2014, date de sortie prévue du nouvel opus, il nous livre une bobine censée nous éclairer sur ses personnages emblématiques.
X-Men : Le Commencement nous entraîne aux origines de la saga X-Men, révélant une histoire secrète autour des événements majeurs du XXeme siècle. Avant que les mutants n'aient révélé leur existence au monde, et avant que Charles Xavier (James McAvoy) et Erik Lehnsherr (Michael Fassbender) ne deviennent le Professeur X et Magneto, ils n'étaient encore que deux jeunes hommes découvrant leurs pouvoirs pour la première fois. Avant de devenir les pires ennemis, ils étaient amis, et travaillaient avec d'autres mutants pour empêcher la destruction du monde, l'Armageddon. Au cours de cette opération, le conflit naissant entre les deux hommes s'accentua, et la guerre éternelle entre la Confrérie de Magneto et les X-Men du Professeur X éclata...
Après un troisième opus décevant et un spin-off dédié à Wolverine qui décuplait nos déceptions, on était en droit de s'interroger sur l'implication de Marvel et de sa considération envers ses fans. A la suite des résultats moyens des films sus-nommés, ainsi que des retours sans appel de la presse et du public, l'éditeur de comics n'eut pas d'autre choix que de faire revenir en catastrophe Bryan Singer, père de la saga, pour en écrire les fondations, et de placer Matthew Vaughn (Kick-Ass) à la direction afin de nous servir une prequel digne de ce nom. Plus qu'une simple prequel fan-service ou se contentant de nous raconter ce qu'il s'est passé avant, ce nouvel X-Men joue un véritable rôle instructif, s'appliquant à nous expliquer le pourquoi du comment, et ce d'une manière toujours passionnante. Le film reprend là où avait commencé le premier opus, autrement dit dans le camp de concentration où était emprisonné Erik, et suivra la progression de la création de la première équipe de mutants, de mèche avec le gouvernement pour lutter contre l'infâme méchant campé par le superbe Kevin Bacon. Une ligne directrice afin de servir une action principale, mais jonchée d'explications toujours bien placées pour nous expliquer la psychologie de deux « frères » mûs par la même volonté, être égaux aux humains, mais l'un par la paix, et l'autre par la guerre. Une dualité basique, certes, mais diablement efficace, et surtout campée par un duo d'acteurs britanniques juste parfaits, et choisis pour leur talent et non pour leur torse, point d'autant plus jubilatoire et appréciable pour quiconque ayant un minimum de respect pour le cinéma.
Bref, X-Men: Le commencement nous prouve une nouvelle fois que le terme de blockbuster n'est pas toujours péjoratif, et que structure narrative intelligente et déluge d'effets-spéciaux peuvent cohabiter ensemble. On pourra d'ailleurs reprocher aux bandes-annonces d'avoir trop mis l'accent sur le côté spectaculaire de la chose, ce qui est malheureusement le lot de tout blockbuster qui veut attirer les foules.
On sent une volonté de servir un texte plus mature (probablement pour s'adapter aux fans qui ont vu le premier opus en salles), se concentrant sur les personnages de Charles et Erik, aussi amusants que des retraités en phase terminale, sans pour autant oublier le côté humoristique servi par les jeunes recrues du groupe.
Thor se servait très bien de son marteau, mais c'est finalement cette nouvelle production qui viendra enfoncer le clou quant à la détermination qu'à le studio à faire plaisir aussi bien aux néophytes qu'aux plus accrocs. Marvel appartient à Disney, mais comme une façon de nous dire que le studio reste indépendant, il n'hésite pas à nous placer un caméo de Wolverine dont la seule réplique sera « GO FUCK YOURSELF » (allez vous faire foutre), histoire de couper court à tout malentendu.
Techniquement les effets-spéciaux suivent, même si l'on pourra sourciller lors du « crash » du sous-marin, censé être spectaculaire mais semblant avoir été réalisé par une production chinoise. On ne pourra également pas s'empêcher de rigoler quand Bacon portera son casque anti-télékinésie, cassant la classe qu'avait son personnage, qui pourtant se montrait presque aussi savoureux que Christoph Waltz dans Inglourious Basterds.
Pour conclure, les amateurs de spectacles servant des scènes d'action aux effets-spéciaux qui fusent dans tous les sens auront de quoi sautiller sur leur siège. Les moins réceptifs à ce genre de débâcle pourraient être surpris par la narration qui risque de les absorber malgré eux, et peut-être même leur permettre d'avoir un nouveau regard sur les productions du genre.
Mention spéciale pour Michael Fassbender, pas tout à fait britannique comme dit plus haut, mais né en Allemagne et ayant été élevé en Irlande, d'où son accent particulier. Déjà étonnant dans Inglourious Basterds et Centurion, il trouve un rôle qui lui va comme un gant, et pour ceux qui apprécient sa voix, sachez qu'il la prête au personnage de Logan dans le sublime jeu-vidéo Fable 3, sorti il y a quelques semaines.