Omar Symplicité

Sorti des échecs publics et critiques de Knock et du Flic de Belleville, Omar Sy nous revient avec YAO, un projet plus personnel dont il est aussi producteur. Film dédié à son père Demba Sy et celui du réalisateur, Philippe Godeau apporte sa mise en scène discrète comme pour redonner du souffle à un acteur qui semblait s'être oublié.

Et c'est d'ailleurs l'histoire même de ce YAO, que celle d'un acteur perdu qui semble s'être oublié, se trouvant soudain confronté à un vide intérieur. C'est dans une de ces prestations naturelles que l'acteur semble être le meilleur. Discret, comme effacé, Omar Sy ne trouvera la lumière dans les yeux de ce petit garçon qui donne son nom au film et à la découverte d'un pays qu'il avait oublié.

Habillé par les belles compositions d'un Mathieu Chédid qui sortait de Lamomali (on notera d'ailleurs plusieurs clins d’œils, dont l'apparition du clip du Bal de Bamako et la présence de la sublime Fatoumata Diawara) Godeau filme l'Afrique avec simplicité et justesse. Dénué de tout artifice visuel, le film est simple et chaleureux.

Ainsi, si YAO semble être un film important pour son acteur et son metteur en scène, c'est qu'il aborde la paternité, la transmission et se fait témoin de l'état actuel de l'Afrique. En touchant tous ces thèmes, on comprend que la modestie était la meilleure des choses pour livrer une oeuvre aussi lumineuse que l'est YAO. Comme si Omar Sy avait retrouvé dans ses yeux une lumière qui s'était éteinte, il disparaît de l'écran, heureux d'avoir entamé un voyage qu'il ne finira jamais.