Second souffle

Il est venu le temps des promesses tenues. Il est venu le temps où la sincérité éclate de toute sa splendeur. Le temps où l'on retrouve le vrai, le beau, le pur. Le temps où il n'est pas nécessaire de penser. Il est venu le temps où le ressenti premier est roi, l'intellectualisme l'ennemi conquis.

Quel soulagement de pouvoir enfin respirer. De se sentir libre comme l'air. De décrédibiliser le rôle de la réflexion dans un monde serein et paisible. D'embrasser la spontanéité, de sentir à proximité ces moments fictifs partagés généreusement. Qu'il est bon de sentir ce sourire naïf naître sur nos lèvres paresseuses.

Le spectacle de la vie, de la mort, du passé, du présent, de l'avenir est remarquablement efficace et son traitement légèrement hasardeux le transforme en une entité absolument sublime. Et même si la maladresse reste présente, on apprend à l'apprécier et à la transformer en compagnon de voyage.

L'humour et le drame sont rarement aussi complices. Ce parfait alliage n'est que la conséquence de l'incroyable sensibilité de leur maître. Qu'il soit chef d'orchestre ou metteur en scène, son obsession de vouloir tout contrôler peut cependant lui faire perdre l'équilibre quand la confiance devient trop grande. Mais la chute n'en est que plus belle.

On nous parle d'amour, de chagrins, de regrets, de mal-être qui forment finalement une positivité surprenante. Ces personnalités dévoilées devant notre regard empli de curiosité composent, malgré l'utopique décor, une humanité bien connue et finalement très proche de la nôtre. Les notes de la partition se répondent parfaitement entre elles et on a l'impression étrange d'entendre cette mélodie depuis toujours.

Il est venu le temps de se retrouver. Il est venu le temps de l'émerveillement devant la simplicité. Le temps de se baigner avec un ange. Le temps de s'asseoir et regarder le monde. Il est enfin venu le temps de danser au son des cloches célestes.