Hospice power
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Le succès rend aigri et la vieillesse détestable. Pour son nouveau long-métrage, Paolo Sorrentino brosse de nouveaux portraits masculins après avoir ébloui la communauté cinématographique avec Jep, héros pathétique de La Grande Bellezza. Ses nouveaux comparses se nomment Fred et Mick, deux vieux amis qui font le bilan de leurs vies dans un hôtel luxueux des Alpes suisses.
L'italien revient exactement avec les mêmes intentions de grandeur que son précédent chef-d’œuvre, Oscar du Meilleur Film étranger. Sauf qu'avec Youth, le charme ne prend pas. Non pas parce que Caine ou Keitel passent à côté du film, mais parce que ce dernier n'est que plastique et beauté formelle. Le propos ? Répétitif et composé de poncifs sur la vieillesse. Prendre de l'âge ne fait qu'alimenter rancœurs, regrets et annihile la plupart de nos bons souvenirs. Si le pessimisme de son travail précédent tranchait avec une mise en scène inspirée, le cynisme injustifié de cette œuvre ne nous touche à aucun moment.
Pendant ces deux heures, nous avons la douloureuse impression de croire que le réalisateur a eu le désir de parsemer exclusivement son scénario de phrases « coup de poing » et de dialogues d'anthologie afin de nous impressionner. Mais le spectateur soulignera un constat indigeste car le cinéaste oublie le principal : la sincérité. En rendant ses personnages tristes et acariâtres, il en fait des caricatures d'eux-mêmes que nous n'avons plus envie d'écouter. À force de les voir errer dans leur hôtel à ne plus savoir quoi faire, on finit par s'ennuyer autant qu'eux. Un comble.
Créée
le 23 sept. 2015
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