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Bon, quand je lis un peu les critiques je réalise que je dois être assez facilement impressionnable, parce qu'en ce qui me concerne, formellement le film m'a jeté par terre. Je trouve ça beau, mais beau, le cadre, la lumière, la couleur... Trop esthétisant? Aussi superbe que vide? Pas grave pas grave! Je saute sur mon siège en tapant dans les mains à chaque plan et j'en redemande! Je précise que c'est le premier film que je vois de ce brave homme, et que mon enthousiasme se calmera peut être passé les débuts de cette relation, pourtant prometteuse.
Quoi qu'il en soit, il est facile d'imaginer que des influences picturales ont formées le regard du réalisateur, pas uniquement d'un point de vue esthétique, mais de manière plus générale dans la manière fantasmée qu'il a de représenter la réalité, y mêlant l'hallucination, le rêve et le cauchemar. Cette perspective lui permet également un réjouissant mélange des genres, le drame rencontre la comédie et l'horreur, et l'exploration de toute une gamme d’émotions, sans avoir à s'arrêter aux frontières qu'imposent telle ou telle catégorie de films.
Dans ce grand mélange on trouve aussi moult personnages et intrigues secondaires. Le film parvient à lier tous ces éléments de fort jolie manière, au point que même si la raison de leur présence nous échappe parfois, chacun semble intégré presque organiquement au reste du film.
Les personnages quand à eux sont attachants, très bien caractérisés, parfaitement interprétés et sublimés par le découpage de Sorrentino. La mise en scène offre en outre quelques séquences plutôt inventives.
Mais! Car il y a un mais, malgré cette avalanche de qualités, force est de constater que l'émotion ne passe pas. La faute à quoi? Peut être à l’écriture, un peu trop froide et détachée des réels enjeux agitant les personnages. A force de trop polir les phrases et les dialogues on a l'impression qu'un peu d'humanité s'est perdue en route. Du coup on est rarement bouleversé, alors que les situations s'y prêteraient pourtant bien. Les nombreux personnages et intrigues, bien qu'agréables à suivre, diluent les enjeux au lieu des les enrichir, et nuisent à l'investissement émotionnel. Le rapport qu’entretiennent ces éléments à l'intrigue principale parait là encore, un peu trop intellectualisé. Du coup, on se disperse et le film perd en efficacité.
Alors pourquoi une telle note malgré de tels défauts?
Parce que déjà, avouons le, je suis quelqu'un d'assez superficiel et je ne me suis toujours pas relevé de la claque esthétique que m'a collé ce film, et que, m'étant malgré tout attaché aux personnages, je n'ai pas pu me résoudre à mettre moins.
Ps : Rachel je t'aime. Il est possible que tu nuises considérablement à l'objectivité de cette critique.
Créée
le 1 nov. 2015
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