Et bien de revoir ce grand film nous plonge dans toutes nos crises, passées, actuelles, avec un propos politico-religieux qui reste en pleine force de l'âge.
Rien n'est inévitable sauf ce qui vient de Dieu... Tel que le procureur général l'assène au juge en charge d'une enquête qui s'avérera indépendante.
Rien n'est ringard, une grammaire dans les slogans ou dans les manifestations pouvant prendre une tournure datée, mais avec un événementiel tellement vite rattrappé par le rythme, la tension, la violence des dialogues, des affrontements dans la rue ou dans les arcanes de la police... Et sans que ça retombe au moment de l'enquête centrée autour de ce petit juge ( Trintignant acteur déjà accompli) ou du petit journaliste (Perrin virevoltant et plutôt sympa).
Rien ne change, à prendre sous un angle désespéré, à la toute fin de cette sombre histoire, période d'assassinat d'un député à Tessalonique en 1963, où semble t'il, les criminels, en uniforme ou pas, comploteurs, et autres emplumés droite extrême s'en sont plutôt bien tirés...
Le fait est que la rigueur et la finesse de la démonstration suscitent un bel enthousiasme qui fait école, dépassant la simple dénonciation, avec des éléments d'analyse sur la collusion perverse des pouvoirs militaire, policier, ou religieux.
On percoit l'alliance Konstantino Gavras et Jorge Semprun.
Ça fait résonance avec le dernier film d'Amos Gitai, le dernier jour d'Yitzhak Rabin.
Bref tous ces films incitent à ne pas laisser tomber ...
jusque dans le choix du titre, Z, 'il est vivant' en grec.
Ils sont vivants...