Re-visionnage et déception. Considéré comme majeur dans l'Oeuvre de Romero - à tel point que certains cinéphiles semblent l'aduler au détriment de La Nuit des Morts-vivants, pourtant nettement supérieur à mon sens en termes d'élégance - Dawn of the Dead est un film de zombies qui tient incontestablement ses promesses : ce second volet de la trilogie de Romero s'impose comme une orgie mêlée de membres et d'hémoglobine toute en effusions gores...
Hélas le film est de mon point de vue beaucoup, beaucoup trop long pour ce qu'il cherche à raconter et/ou dénoncer. Nous sommes donc au crépuscule des années 70 et l'Amérique conservatrice a laissé place à toutes sortes de mutations sociales : ère du prime-time sensationnaliste et du marché télévisuel hystérique, société de consommation et infrastructures dépersonnalisées, escouades policières annonçant la psychose militaire à venir... Oui, oui, oui, tout ceci semble être joliment pris à bras-le-corps par George Romero mais aussi très redondant voire indigeste, en raison d'une surenchère horrorshow pas vraiment désagréable mais très lassante in fine.
Écueil principal de Dawn of the Dead : un rythme lourd et beaucoup moins maîtrisé que celui de son modèle de 1968. En reprenant le dispositif du huis-clos et en l'actualisant intelligemment dans le lieu où - par excellence - tout le monde passe et personne ne reste ( un centre commercial dés-affecté ) Romero s'inscrit derechef dans les préoccupations sociales de son époque, en y apposant une esthétique qui par ailleurs vieillit lamentablement aux yeux d'un spectateur d'aujourd'hui.
La dernière demi-heure s'éternise, à tel point qu'on finit par se moquer de la survie du quatuor dépeint par Romero. Nivelé vers le bas par un remplissage formel assez dommageable Dawn of the Dead bénéficie néanmoins d'une composition musicale concoctée par le groupe Goblin et d'un soutien artistique du grand Dario Argento. Bon mais surestimé.