Five hundred miles...

Je l’attendais, ce film sur le déclin amoureux, l’érosion des sentiments. Il faut dire que le sujet ne manque pas de sensibilité, chaque réalisateur ayant son vécu, une vision singulière.
A mes yeux, A cœur battant est d’une grande justesse et parvient à dépeindre ce délitement avec aisance et naturel. Les prises de vue minimalistes, l’écran, fragile lien qui unit les amants, n’est pas montré à l’écran mais simplement suggéré, renforcent le sentiment d’immersion du spectateur, qui se retrouve pris en étau entre Paris et Tel Aviv, ressentant tout le poids de la distance et des reproches qui fusent de chaque côté de l’écran. Ainsi, tout est fait pour que le spectateur sa fasse témoin de la montée des tensions.

Le film présente aussi l’opposition frontale de l’amour à la question culturelle. Elle est une parisienne pur jus, lui se sent étranger en France, accumulant les déboires avec notre glorieuse administration. L’incompréhension et la rancune s’installent des deux côtés, renforcées par la séparation qui s’éternise.

Mais loin de se limiter aux difficultés et disputes, le film offre une large perspective sur l’amour, la famille, l’attachement et le couple moderne. En cela, la première partie du film nous offre des scènes de complicité brillamment interprétées, dont le réalisme fait écho à nos récentes expériences confinées, et aux formes contemporaines de l’amour.

A cœur battant est donc un très beau film, aussi juste qu'actuel.