Ce n’est un secret pour personne, chez Disney on enchaîne les bides et les performances moyennes au box-office niveau films live, entre John Carter, Tron Legacy, Lone Ranger et d’autres moins connus, pas moyen de lancer une franchise à succès depuis Pirates des Caraïbes. Le problème, c’est que ce Tomorrowland suit la même voie, avec des budgets de tournage et marketing plutôt conséquents couplés à un intérêt très timide du public.


Avec des images et de la mise en forme


Dommage, on a tout de même Brad Bird à la réalisation, qui nous avait offert un Mission: Impossible 4 jouissif et virtuose. Avec Tomorrowland comme avec ses précédents films, il maîtrise parfaitement ses influences et ses références en nous plongeant dans un retour nostalgique totalement assumé vers la science-fiction des années 50, optimiste et aux couleurs criardes, avec robots bienveillants, jetpacks et fusées chromées. On peut y voir une sorte de réponse à la tendance actuelle d’une SF plus froide et « réaliste ». Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de relever une réplique du personnage de George Clooney, agacé par l’héroïne qui le bombarde de questions sur comment marche tel ou tel truc : « tu ne peux pas juste te détendre et profiter du voyage ? » (traduction très approximative basée sur un souvenir, je précise). Pour moi difficile de ne pas y voir une petite pique à Nolan et aux spectateurs qui veulent des explications à tout, des origines, de la cohérence dans les moindres détails et pas de mystère (alors que les films de Nolan sont loin d’être exempts de défauts du genre). Mais au-delà du fait que ça soit une pique ou non, cette réplique résume assez bien l’esprit du film, on nous invite à voyager, nous laisser porter par cette aventure, nous ébahir devant cette ville utopique et ses créations délirantes.


Avoir une héroïne sceptique et cartésienne est bien entendu une ficelle classique pour donner au spectateur des explications sur l’univers, mais ici ça fonctionne particulièrement grâce l’opposition savoureuse qui se met en place avec Frank (Clooney), parfait dans son rôle d’inventeur bourru et aigri. Le personnage d’Athena permet également quelques déviations bien senties du modèle Disney, que ce soit dans les scènes d’action ou les dialogues, vifs et plein d’humour. Le plus gros regret reste la fin du film, qui semble avoir été bien bâclée niveau scénario, on revient à quelque chose de bien plus classique, pour ne pas dire lourdaud. De plus, certains éléments ont tendance à contredire ce qui était intelligent juste avant, d’où une certaine confusion et un film qui nous laisse un peu sur notre faim. Ce serait tout de même dommage de le descendre pour ça quand tout le reste était généreux, d’une naïveté rafraichissante que l’on ne voit plus trop actuellement.

blazcowicz
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le 20 juin 2015

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