Forrester over the rainbow

Je n'ai jamais vraiment su expliquer ma sympathie pour ce film.

Certes, j'adore Sean Connery.
Certes, son accent est absolument savoureux, jusque dans les situations les plus banales.
Certes, j'adore Matt Damon même quand il joue un rôle un peu secondaire.
Certes, "Somewhere over the rainbow" provoque toujours les mêmes frissons.

Et c'est tout ?
Bah oui c'est à peu près tout.
Dans la même veine, à mon sens, que Will Hunting, surfant sur la vague du petit mec de banlieue prometteur et surdoué que seul un mentor âgé et un peu has been sait repérer, Forrester arrive avec tact et douceur à nous entraîner dans le monde feutré de l'écriture, univers je l'avoue un peu inconnu pour moi.
Je ne sais dire si le processus de création est représenté ici avec fidélité, je suppose de toute façon qu'il est propre à chacun, aussi personnel que l'acte amoureux au sein d'un couple.

Tout ce que je sais c'est qu'à chaque fois je me laisse entraîner avec plaisir dans cette histoire simple, oh oui il n'y a rien qui pique ou si peu, cette lente progression vers un dénouement aussi prévisible qu'agréable.
Ce n'est pas un film majeur pour Van Sant, pas un rôle majeur pour Connery, mais le duo tient fermement son affaire de bout en bout, avec une sensibilité et une pudeur qui cadrent parfaitement avec celles de Jamal, le jeune black "issu du quartier" qui va peut-être enfin réussir à toucher le coeur du grincheux de la maison d'angle voisine.

Tout de finesse et de langueur, on prend notre temps au rythme de cette musique qui berce les sens, et accompagne à merveille les images baignant dans une douce lumière sur le Bronx et ses terrains de basket.

On note aussi la présence à l'affiche de la pétillante Anna Paquin qui finit de faire du casting un choix des plus judicieux, à défaut d'être surprenant.

Tout est calibré pour passer un moment paisible, sans être chiant.
J'ai vu le terme "téléfilm" utilisé de façon péjorative.
Pour moi je dirais, sans a priori aucun, que c'est un film moyen ou un excellent téléfilm, parfait pour passer une après-midi détente sans culpabiliser.
Il en faut aussi.