Rien de spectaculaire, du féminisme ordinaire !

Je savais que ça nous plairait, un film romantique, en costume et en suédois ! Nous ne fumes pas déçus. Je vous livre ici ma vision du film A serious game (Den alvarsamma leken) de Pernilla AUGUST.


Ce drame romantique déborde de sentiments parfois violents, souvent subtils, toujours intimes. C'est un de ces rare film dans lequel chaque plan a du sens, dans lequel les images et les mots sont dépassés par les émotions qui émergent. Parfois c'est un son léger, infime, qui explose comme un discours : un froissement de textile, le claquement de l'aiguille d'une machine à coudre… En parlant de couture, les costumes étaient au rendez-vous, l'importance attachée à chaque détail met en vie le lien évident entre les vêtements et l'appartenance sociale. Au delà des costumes, les décors intérieurs et extérieurs ont fait l'objet d'un soin particulier, soin qui fait écho à l'attachement que portent une partie des suédois à la transmission de leur patrimoine et de leurs traditions. Comme le film est tranquille dans sa narration, nous avions le temps de flâner du regard non seulement dans les intérieurs variés mais aussi dans les paysages du Värmland, de l'archipel de Stockholm et dans les rue de cette même ville.


La surprise, ce fut sans aucun doute l'actrice principale, Karin Franzen KORLOF. Elle est de cette beauté sévère et déterminée, dont l'incarnation est pour moi Frida Khalo. Comme elle à l'autre bout du monde, elle se débattra tout au long du film contre le patriarcat incarné ici par son père qui l'exploite, gentiment certes, comme domestique, par son mari qui veut la posséder comme on possède une plante verte, par son amant qui la fait mariner par confort et par lâcheté, par son deuxième amant qui, non content de se l'approprier, se lance dans une entreprise de chantage affectif… Au milieu de tous ces hommes, elle fait ses choix, les assume, souffre, espère et trace son chemin.


Pour conclure, ce film a fait surgir de ma mémoire la pièce de théâtre Une Maison de poupée du dramaturge norvégien Henrik IBSEN, qui met en scène une femme du nom de Nora qui peu à peu prend conscience de l'oppression dont elle est victime et s'en libère. Rien de spectaculaire, du féminisme ordinaire !

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le 24 sept. 2017

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MinosAgaric

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